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NOVA ACTA REGLÆ SOCIETATIS SCIENTIARUM CUNT IN MEMORIAM QUATTUOR SECULORUM

AB UNIVERSITATE UPSALIENSI

PERACTORUM

EDIT.A.

MDCCCLXX VII.

NOVA ACTA

REGIÆ SOCIETATIS

SCIENTIARUM

UPSALIENSIS.

LR, Lu LA = A à F «S.

Ner. ( 3054

UPSALIZE EXCUDIT ED. BERLING REG. ACAD. TYPOGRAPHUS

MDCCCLXX VII. wu

IN MEMORIAM QUATTUOR SECULORUM AB UNIVERSITATE UPSALIENSI PERACTORUM REGIA SOCIETAS SCIENTIARUM UPSALIENSIS,

VOLUMEN EXTRA ORDINEM EDITUM.

INDEX ACTORUM.

ADRESSE du Secrétaire de la Société roy. des Sciences à l'UNIVERSITÉ d'Upsal, le jour du Jubilé, kero SSNS) Ohi d Sect See dM dene des . I. Guas, O.: Essai sur la Société royale des Sciences d'Upsal et ses rapports avec l'Université d'Upsal . . IIl. ALMÉN, A.: Analyse des Fleisches einiger Fische

v III. ATTERBERG, A. und WIDMAN, O.: Ueber das y-Dichlor- naphtalın und seme Derivate . .....

7 IV. BJÖRNSTRÖM, F.: Algesimetrie, eine neue einfache Me- thode zur Prürung der Hautsensibilitat. "1

N V. DauG, H. TH.: Quelques formules relatives à la flexion CES ATACE TESES oo ao o oa ME

7 VI. DILLNER, G.: Mémoire sur le probléme des 7 corps

VII. FALK, M.: Sur les fonctions imaginaires, à l'égard spé- Craleduecalcule desmNesiduse eee) TTE ce VIII. Fries, TH. M.: Polyblastie Scandinavice . IX. FRISTEDT, R. F.: Joh. Franekenii Botanologia nune pri- mum edita, præfatione historica, annotationibus cri- ticis, nomenclatura Linnæana illustrata

! X. HAMMARSTEN, O.: Zur Kenntniss des Caseins und der MoskunessdessI;abtesmentesse a ET CE

D XI. Jouin, S.: Ueber einige Bromderivate des Naphtalins . XII. KJELLMAN, F. R.: Ueber die Algenvegetation des Mur- manschen Meeres an der Westkiiste von Nowaja

Semi avarice Weal ASC a a 2.7.0... ne espe iia XIII. LiLLJEBORG, V.: Synopsis Crustaceorum Suecicorum or- dinis Branchiopodorum et subordinis Phyllopodorum y XIV. LUNDSTRÖM, A. N.: Kritische Bemerkungen über die

Weiden Nowaja Semljas.... «mm

Pag. I—IV. 1—99. 1-—59. 1—12. 1—52. 1—18. 1—18. 1—52 1—25

1— 140. 1—75 1—3 1—85. 1—20. 1—44.

Tab.

NILSON, L. F.: Untersuchungen über Chlorozalze und Doppelnituite des Platine er E THALÉN, ROB.:: Sur la recherche des mines de fer à l'aide de”mesuressmasnetiques 22. 22 ae THÉEL, HJ.: Note sur quelques Holothuries de mers de la Nouyelle?Zemblem M ee TULLBERG, T.: Ueber die Byssus des Mytilus edulis WITTROCK, V. B.: On the development and systematic arrangement of the Pithophoraceæ, a new order ORA mac eso Le e RE RE E NE

Pag 1—90. 1—36. 1—18. 1— 9. 1—80.

Tab.

I. I—II. I. I—VI.

LUMI ER SAME ROYALE

DUPSAL

LE JOUR DE SON JUBILÉ.

L'Université d'Upsal a honoré la Société Royale des Sciences d'Upsal en l'invitant à participer à la célébration du quatre-centieme anniversaire de sa naissance et la savante Compagnie considère cet honneur comme une expression de l'estime de cette haute institu- tion pour les efforts scientifiques de la Société. Dans sa recon- naissance, la Compagnie qui se rappelle vivement la devise de son fondateur en instituant la Société «patriæ amor et provocatio id posteritatem» n’oubliera jamais ses grandes et nombreuses obii-

gations envers l’Université et la prie dans la Cathédrale méme

d'agréer ce tome jubilare de ses Nova Acta que j'ai l'honneur de ©

lui remettre, en méme temps que les vœux de prospérié exprimés de vive voix, comme un faible, mais sincére témoignage de la gra- titude et de la vénération de la Société.

Une grande pensée peut étre opprimée quelque temps, mais jamais étouffée. Il en est ainsi de la pensée patriotique qui inspira PAdministrateur du royaume Srén Sturz Vainé et l’Archevêque Jacques Urrssow, lorsqu'ils fondèrent l’Université d'Upsal. Des obstacles à l’intérieur aussi bien qu'à lextérieur arrétérent long-

temps la marche égale et continue de cette savante institution

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M INSTIG

II

jusqu'au jour Gusrave-ADOLPHE, prenant sous son égide la haute école languissante, lui fournit les moyens d'exister et lui traça le plan de ses travaux.

Ces jours solennels reportent l'esprit surtout à deux époques mémorables: la naissance de Y Université d'Upsal et sa renaissance.

Le jour proprement dit du Jubilé ou ce jour méme rappelle celui ot deux patriotes immortels créèrent l'Université, tandis que le jour de promotion ou celui de demain évoque à la pensée le souvenir du plus grand de nos rois et celui de son illustre conseiller, le plus grand de nos hommes d'État.

En effet, la sollicitude dont Gustave-ApoLPHE entoura l'Uni- versité n’occupe pas le dernier rang dans sa glorieuse carriere et le jour il y a prés de 260 ans il prit part dans ce temple méme à une des fétes de l'Université, peut étre regardé comme une de ses nombreuses victoires, bien que cette fois elle n'ait pas été achetée au prix du sang. Qui, en des jours d'une portée aussi haute que ceux-ci, pourrait oublier que le grand roi n'estima pas au-dessous de sa dignité d'écrire le programme de la premiere promotion de Docteurs en Théologie, qui eut lieu le 24 Octobre 1617, tandis que le Chancelier du Royaume, AxEL Oxensryerna, licencié lui-même en théologie, fut le Promoteur? Quel attachement à PUniversité, quelle estime des sciences et de ceux qui les cultivent et surtout quel zèle ardent pour relever et donner comme une nouvelle vie à l'ac- tivité de celle haute institution ne prouve pas cette noble action du vainqueur de Leipzig et de Lützen! Mais aussi GusTAVE-ADOLPHE vécut et mourut en défenseur de la culture intellectuelle et de la liberté de la conscience et de la pensée.

Les nobles efforts que VUniversité d’Upsal a tentés pour ré- ! pondre aux vœux et à la confiance de ses rois et pour remplir les exigences de l'État et de la science, sont attestés par les rois de

III

la Suéde, les hommes d'État, les guerriers et les génies qui y ont puisé leur instruction, ainsi que par les souvenirs des professeurs qui ont illustré l'Université et enfin par le cortége nombreux de ces citoyens qui ont bien mérité de la patrie, ces pasteurs, ces fonc- tionnaires civils et ces membres du corps enseignant des écoles, que l'Université a formés depuis quatre cents ans.

L'Université d’Upsal est profondément redevable aux pouvoirs de l'État, mais elle est surtout l’œuvre de GustavE-ADoLpHE le Grand, dont elle porte à juste titre le nom immortel. Grace à ses exploits pacifiques, l’Université de Gustave n'a guère fait connaitre le nom suédois moins loin que nos plus grands rois et nos plus ilustres capitaines; car, pour la civilisation, les victoires de la science l'emportent sur celles des armes: les premières développent la vraie liberté, condition essentielle des progrès de l’humanité, tandis que les secondes l'étouffent souvent.

La subvention destinée à l'érection d'un nouvel édifice pour l'Université d'Upsal, que Sa Majesté Oscar II a proposée à la der- nière Diete et que celle-ci a votée, prouve que le Roi et les Re- présentants du peuple estiment que cette savante institution a répondu à son but et mérite leur haute et généreuse sollicitude. En méme temps, cette initiative du Roi et cette munificence de la Diéte imposent à la haute école de chéres obligations et lui in- spirent la confiance dans un avenir plein de promesses, alors qu'elle entre dans le cinquième siècle de son activité.

Bien qu'un Jubilé embrasse à la fois les travaux du présent et les espérances futures, c'est avant tout une féte de souvenirs et comme telle, cette solennité évoque les enseignements des temps qui ne sont plus à la fois juges impartiaux de l’activité passée de l'Université et ses guides fidèles dans ses efforts de l'avenir.

IV

Comme les travaux de lUniversité d'Upsal se sont poursuivis non sans interruption, il est vrai, pendant le premier siécle depuis le Moyen-âge jusqu'à l'heure actuelle et qu'ainsi cette savante institution a traversé toute la période qui forme l’histoire moderne de la Suede, il est facile de comprendre pourquoi elle se sent si intime- ment liée à la patrie dont elle a partagé toutes les vicissitudes.. Reconnaissante envers la Providence qui les a protégées toutes deux durant quatre siécles souvent agités, l Université doit pouvoir espérer encore, par le droit que lui confèrent sa longue existence, ses précieux souvenirs et la persévérante libéralité de l'État, un avenir aussi long que prospere.

Puisse cet espoir qu'aucune association savante ne peut nourrir plus vivement que la nôtre, se réaliser et puisse l'Université quatre fois centenaire conserver toujours un rang estimé parmi les foyers de la culture scientifique dans le Nord! Ce sont les vœux que j'ai Phonneur de prier l'Université Royale d'Upsal d'accepter avec bienveilance en ce jour solennel au nom de la Société Royale des Sciences d'Upsal!

O. GLAS, Secrétaire perpétuel de la Société Royale des Sciences d'Upsal.

Upsal, le 5 Septembre 1877.

ESSAI

SUR LA

SOCIETE ROYALE DES SCIENCES D'UPSAL

ET SES RAPPORTS AVEC

L'UNIVERSITE D'UPSAL

O. GLAS.

UPSAL ED. BERLING, IMPRIMEUR DE L'UNIVERSITÉ , 1871.

ESSAI SUR LA SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES D'UPSAL ET SES RAPPORTS AVEC L'UNIVERSITÉ DUPSAL

PAR

O. GLAS.

Au moment l'Université a’ Upsal célèbre le quatre-centième anniver- saire de son existence’), la Société Royale des Sciences d'Upsal se sent profondément touchée de cette solennité, car c'est la première en date de toutes les associations scientifiques de la Suède et elle a eu et a en- core avec cette haute institution plus de rapports que toute autre de ses sœurs dans notre pays. La Société des Sciences révére comme son alma mater la plus ancienne. Université du Nord scandinave, et, recon- naissante de l'influence que celle-ci a exercée sur la naissance de la So- ciété et son développement aussi bien que de la lumière qu'elle a ré- pandue en Suède, que dis-je? hors même de nos frontières, elle a voulu

prendre part à ce jubilé. Elle a pensé ne pouvoir le faire d'une manière

1) L’acte de fondation de l'Université d'Upsal est une bulle du pape SIXTE IV, en date du 27 Février 1477.

Il faut noter un autre événement important pour notre pays, qui se rapporte à peu prés à la même époque; je veux parler de l'introduction. de l'imprimerie, car, autant que nous sachions, le plus ancien livre qui ait été imprimé en Suède, remonte à l'an 1474 ou peu après. L'introduction de l'imprimerie en Suède, presque en même temps que la fondation de sa première Université, est une si heureuse coincidence pour la eulture scientifique de notre pays, que nous ne pouvions la passer sous silence ici,

Nova Acta Reg. Soc. Sc, Ups. Ser, III. 1

2 O. Gras,

plus digne qu'en publiant à cette occasion «un tome spécial de ses Nova Acta Scientiarum, en le faisant précéder d'un exposé historique de la Société Royale des Sciences et de ses rapports avec l'Université d’ Upsal.»

C'est donc pour céder aux vœux de la Société Royale des Sciences, que son secrétaire a l'honneur de livrer ici cette esquisse des destinées et de l'activité de l'association. Elle ne doit, ni ne peut être considérée comme l'histoire même de la Compagnie, car l'espace restreint aussi bien que notre impuissance s'y opposent. Ce qui suit ne doit done être re- gardé que comme des matériaux pour servir à cette histoire et réclame à ce titre l'indulgence de la Société Royale et des personnes auxquelles s'adresse ce volume.

Cette introduction historique du tome jubilaire comprendra done deux parties, savoir:

I. Exposé historique de la Société Royale des Sciences, divisé en trois sections:

A) Naissance et développement de la Société, ses statuts et son acti- vité scientifique;

B) Tableau des «presides illustres» de la Société et de ses fonction- naires;

C) Compte-rendu des dons reçus par la Société, de leur emploi et sa situation financière ;

II. La seconde partie exposera les Aapports de la Société avec l'Université d’Upsal: elle a pour but de rendre compte de ses relations avec l'Université et même en certains cas de son influence sur cette m- stitution et la culture scientifique de notre pays,

A) grâce à l'initiative de la Société pour la fondation de quelques in- stitutions et d'entreprises scientifiques nouvelles, la publication de ses Acta et en outre de travaux scientifiques en langue maternelle; et

B) grâce à encouragement accordé aux professeurs en dehors de la Société, aussi bien qu'aux jeunes amis de la science étudiant à l'Université, par le fait que les mémoires dont ils sont les auteurs ont été insérés gratuitement dans les acta et ont souvent obtenu les prix de la Société. Nous pouvons mentionner aussi les subventions accordées par la Société aux jeunes membres du corps enseignant, ainsi qu'aux étudiants pour défrayer leur voyages ou leurs études.

ESSAI SUR LA Soc. DES Sc. D'UPsAL. 3

-

IIl. A la fin de cet essai, nous donnerons le tableau de tous les membres qui ont fait ou font encore partie de la Société, ainsi que la liste des associations savantes du pays et de l'étranger avec lesquelles elle fait des échanges.

Nous ferons remarquer d'avance que les deux premiéres parties de cette introduction historique empiètent souvent lune sur l'autre, ainsi que leurs subdivisions. C’est pourquoi il a été impossible dans certains cas de les distinguer complétement l'une de l’autre et d'éviter les répé- titions. Le lecteur voudra bien agréer pour excuse que notre travail n'a

proprement en vue que les faits et non la forme’).

A. NAISSANCE ET DEVELOPPEMENT DE LA SOCIETE ROYALE DES SCIENCES,

SES STATUTS ET SON ACTIVITE SCIENTIFIQUE.

. La carrière victorieuse de Caries XII venait de finir à Pultava. La Suède cessait d’être une grande puissance et la Russie prenait sa place. La gloire de ce que CnanrEs XII et PreRRE 1”, ces deux contemporains, ont accompli dans les vingt premières années du XVIII siècle, revient surtout à ces grands hommes eux-mémes, mais une part aussi est due à leur époque. Ce n'est pas non plus de l’œuvre d'un homme, quelque grand qu'il soit, que dépendent uniquement les destinées d'un Etat; les causes du progrés d'une société, de sa marche rétrograde et de sa ruine finale doivent être cherchées tout autant dans les causes intérieures que dans les circonstances extérieures. De méme que l'étude de la nature nous prouve de plus en plus que les transformations qui s'accomplissent dans le monde matériel ou la nature extérieure, loin d'étre fortuites et inexplicables, ont un principe naturel et compréhensible, en d'autres termes,

qu'elles sont soumises à un ordre déterminé et régi par des lois, de

1) Les sources auxquelles nous avons puisé sont: Discours de E. PROSPERIN à l'Académie Royale des Sciences de Stockholm, le 18 Novembre 1789; le Rapport de J. H. Scuroper à la Soc. Roy. des Sciences d'Upsal, le 16 Novembre 1844; Notes du Baron SnErING RosENHANE dans un Discours à l'Académie Royale des Sciences de Stockholm, le 13 Février 1805; les Acta de la Société (1720-—1876), les procès-verbaux de ses séances ou ses journaux (1719—1877), les lettres des «Præsides illustres» à partir de 1728 et les Règlements Royaux (11 Novembre 1728 et 15 Janvier 1742).

4 O. Gras,

méme l’histoire nous montrera un jour que les violentes secousses res- senties par les sociétés humaines et les destinées des nations ne dépen- dent pas davantage du hasard. Ce sont les conséquences aussi néces- salres de causes précédentes que le sont les transformations dont le monde matériel nous offre le spectacle, et elles obéissent aussi naturelle- ment que celles-ci aux lois du Créateur, lois non moins. immuables pour le développement de la société et de l'humanité que pour ce qu'on nomme la nature extérieure, quoiqu'il soit souvent difficile et actuellement impossible en certains cas de voir dans l’histoire politique le lien unissant les causes qui sont au fond et les effets qui en dépendent né-

cessairement, c'est-à-dire les phénomènes qui paraissent à la surface. I

Il était dans l'ordre même des choses ce n'était guère qu'une question de temps que la Russie, déjà puissante physiquement, re-

cherchát non-seulement l'accès de la Baltique, mais encore qu’elle accrût sa puissance. Il n'était pas moins naturel que, la Suède cessant d’être favorisée par la fortune, la diminution de son territoire (qui commença alors) dût dans les cas les plus favorables s'arréter à ses frontières na- turelles, c'est-à-dire à ses limites actuelles, l'on parle la même langue, obéit à la même loi et professe la même religion; bref, une nécessité fondée sur les forces que nous venons d'indiquer et qui agissent dans les sociétés, détermina ses destinées.

Quelle était done la situation générale de la Suéde et en particulier d'Upsal, au moment naquit l'association scientifique qui porte actuelle- ment le nom de Regia Societas Scientiarum Upsaliensis? La réponse à cette question nous indiquera en même temps l'occasion de cette fondation.

La glorieuse campagne de Russie où, durant neuf ans, la Suède marcha de victoire en victoire jusqu'en 1709, aprés quoi elle fut en- trainée de désastre en désastre, cette campagne, dis-je, avait décimé la population du pays et amené la disette: nombre de ceux qu'avaient épargnés la guerre et la famine étaient arrachés par la peste. Mais ce n'était pas tout. A mesure que la guerre désastreuse se poursuivait, lagrieulture, le commerce et lindustrie, aussi bien que la navigation, marchaient à leur ruine et d'année en année les ressources du pays s’epuisaient. La noblesse cachait peu son mécontentement de la ré- duction de ses biens, opérée sans ménagement par CHARLES XI; les

EssAI SUR LA Soc. DES Sc. pv Upsat. 5

murmures et les troubles qu'occasionnait le continuel séjour du roi à l'étranger, au détriment des affaires publiques, allaient se multipliant tous les jours et, pour comble d'infortune, le pays était de tous les côtés menacé de l'invasion étrangère, sans pouvoir penser à se défendre. La Suède, on le voit, était sur le bord de l'abîme.

Upsal ne présentait pas une situation moins déplorable ni moins désespérée que le reste du pays. Les suites de l'incendie qui,le 16 mai 1702, réduisit les deux tiers de la ville en cendres et causa à la cathé- drale et au château des dommages considérables qui ne sont pas même

réparés aujourd'hui

se faisaient encore profondément sentir, lorsque éclata la peste de 1710: l'Université fut désertée par la jeunesse studieuse. «Pour pouvoir oublier au moins quelques instants, dit PROSPERIN, dans cette oisiveté, les tristes objets qui se présentaient aux yeux et à l'esprit de toutes parts, le Docteur Eric Benzerius le jeune, alors bibliothécaire de

l'Université d'Upsal’), invita quelques-uns des hommes les plus célèbres

1) Si dans cette esquisse des destinées de la Société des Sciences d'Upsal un membre mérite d'étre surtout mentionné, c'est bien cet homme remarquable qui fut à la fois le fondateur, le membre le plus éminent et le secrétaire de la Compagnie; aussi lui consacrerons-nous quelques lignes.

Erıcus Erıcı Benzezius, ou E. BenzeLivs le jeune, était fils de l'archevéque Eric Benzelius l'ainé et frère des archevéques Charles et Henri Benzelius; il eut un fils, Charles-Gaspard Benzelius, qui fut professeur de théologie et devint plus tard évéque.

Il naquit à Upsal le 27 Janvier 1675, devint bibliothécaire de l'Université en 1702, professeur de théologie en 1723, évéque de Gothembourg en 1726 et de Lin- kóping en 1731, et enfin archevéque et pro-chancelier de l'Université d'Upsal en 1742. Son père et les trois fils furent professeurs de théologie, archevéques et pro-chanceliers d’Upsal. Il assista aux diétes de 1723, 1726—1727, 1734, 1738—1739, 1740—1741 et 1748, et aux deux dernières il présida le Clergé. Il mourut à Linkóping le 23 Sep- tembre 1743.

Ses connaissances étaient aussi profondes qu'étendues, témoin ses nombreux ouvrages sur la théologie, l'histoire de l'Eglise, l'archéologie, la bibliognosie, la litté- rature et l'histoire politique de la Suède, la linguistique, ete. Son zèle pour les sciences naturelles et les sciences exactes est attesté d'un côté par les encouragements quil prodigua à son beau-frère SYEDENBORG pour que celui-ci, pendant ses voyages à l'étranger, «apprit avant tout les mathématiques, la mécanique et l'astronomie», de l’autre par la fondation de la Société des Sciences d'Upsal. Il n'appartenait pas à cette classe de savants qui, à certains égards, veulent arrêter le libre développement de l'esprit humain et l'étouffer dahs son besoin de chercher, lorsqu'il prend son essor dans d'autres directions que leur propre esprit. Il aimait la lumière de la science,

6 O. Gras,

qui se trouvaient à l'Université, à se rassembler quelques fois par semaine dans la Bibliothèque de l'Académie, pour s'y entretenir de littérature et de science, ainsi que pour correspondre avec CHRISTOPHE POLHAMMAR et EMMANUEL SVEDBERG.»

Outre le fondateur Eric Benzenius le jeune, HARALD VALLERIUS, matheseos professor (f 1716), Juan Urrmark (anobli RoseNADLER), eloquentice et politices professor, Pierre Exvius, astronomiæ professor, OLor RUDBECK le jeune, botanices professor, Lars ROBERG, anatomie professor, GEORGES VaLLERIUS, maitre des mines, ct son frère JEAN VALLERIUS, matheseos pro- fessor (T 1718), furent les premiers membres de cette Compagnie qui date

de 1710") et à laquelle se joignirent bientôt deux hommes éminents, de-

quel que fût le rayon sous lequel elle apparût à travers le prisme de l’investigation. Comme preuve encore de son inclination à répandre les connaissances et à en aequérir pour son propre compte, nous citerons en passant la correspondance littéraire qul entretint, pendant plus de 50 ans, avec les hommes les plus célèbres de l'Europe dont il avait fait personnellement la connaissance pendant ses voyages à l'étranger: cette correspondance forme 17 volumes in-folio. Il travailla même pendant sa dernière maladie; car la mort le surprit, comme il venait de mettre la dernière main au dis- cours qu'il voulait prononcer à l’Académie des Sciences de Stockholm, en quittant le fauteuil de président: Discours sur l'histoire de la naissance dis sciences en Suede.

SH. ROSENHANE, dans son histoire de l’Académie des Sciences, donne la liste 199, 448, 509 et 510.

Son infatigable activité ne se borna ni à la littérature, ni aux labeurs de la

des ouvrages publiés par BENzELIUS, pages 196

Diéte dans une période difficile, ni aux occupations de l'épiscopat qu'il caractérisait ainsi en quelques mots: «Comme évêque, disait-il, il me semble que je n'ai eu qu'à soigner trois pupilles: la paroisse dans le diocèse, le collége et les écoles, ainsi que les hôpitaux.» Il se consacra avec ardeur à tout ce qui pouvait servir au bien et à la gloire de la patrie. Ainsi il appela l'attention. publique sur le projet de l'évêque Brask (1523) d'ouvrir le passage entre la mer du Nord et la Baltique, qui porte au- jourd'hui le nom de Gótakanal; il demanda avec instances qu'on recueillit et classát des données statistiques sur la population du royaume et il commença dans son diocèse l'euvre qui depuis a été confiée à la Commission des tabelles et enfin de nos jours au Burcau central de statistique. Il favorisa l'élève des bestiaux et estimait tellement l'industrie, qu'il envisageait comme un service rendu à la chose publique «qu'un de ses fils se füt voué aux manufactures.»

E. BENZELIUS était regardé par ses contemporains comme l'un des hommes les plus éminents de la Suède, énergique, savant et patriote, de sorte que toute sa vie fut une confirmation de ses propres paroles: «L'amour de la patrie a embrasé mon coeur dés mon enfance.» ; |

!) L’extrait suivant de Em. SVEDBERG, tiré de sa préface (datée du 23 Octobre 1715) du Dedalus hyperboreus, imprimé à Upsal en 1716, prouve aussi que la fondation

»

ESSAI SUR LA Soc. DES Sc. D'UPsAL. 4

meurant hors d'Upsal, Curistopne POLHAMMAR (anobli PoLiem) et EMMANUEL SVEDBERG (anobli SVEDENBORG).

Inter arma silent leges, dit Ovide; mais une expérience tout aussi triste et non moins vraie, c'est que l'art et la science languissent pen- dant les malheurs de la guerre et l'oppression du despotisme. Qui peut sétonner que, pendant la disette générale de jour en jour croissante, le gouvernement absolu se fit sentir plus lourd que par le passé? Le des- potisme pèse comme un cauchemar sur la libre science; il assombrit l'esprit des sujets, favorise l'ignorance, qui est mère de la superstition, et rend rarement justice ou du moins ne ressent pas le besoin de la rendre aux hommes supérieurs par leur caractére, leur jugement ou leurs connaissances; le despote se suffit à lui-même, et sa devise est toujours sic volo, sic jubeo ou l'Etat, c'est mor.

Cet état de choses amena finalement un changement dans l'opinion nationale, et la preuve que le mouvement gagna jusqu'au paisible Upsal, bien connu cependant pour ses convictions conservatrices, nous est móme fournie par l’exorde d'un éloge funèbre du souverain: «Gratuler an plan- gam nescio . .

Ces hommes, dont la mission était leur propre culture et celle d'autrui dans l'intérêt de la science et au profit de la patrie, s'aperçurent parfaitement de cette influence qui venait paralyser tous leurs efforts, mais loin de perdre courage, ils se liguérent contre lennemi commun et se soutinrent mutuellement en échangeant leurs pensées et en se livrant avec ardeur àl 'étude et à la lecture ce ’Targstov ris vvyijc pour le savant.

A la fin du XVII siècle, on voyait encore en Suède l'épidémie de magie et les procès de sorcellerie s'alimenter réciproquement. Que dis-je? Au commencement même du siècle dernier et à l'époque des premières séances de notre Société des sciences, on regardait une mauvaise récolte,

les inondations, les épidémies réenantes, etc. comme des chátiments d'en I D ?

de la Société remonte bien à 1710 et que son but a été de diminuer la confiance aux doctrines ct à la tradition surannées. «. . . Quelques savants d'Upsal avaient échangé depuis cing ans leurs pensées avec Mr. POLHAMMAR et recu des réponses renfermant des pensées profondes et mentionnant des inventions et des machines nouvelles, pour éclairer la mécanique en général aussi bien que la physique générale et spéciale, l'astronomie et méme l'économie politique,» etc.

8 O. Gras,

Haut et des fléaux surnaturels que l'intervention directe de la Providence pouvait seule faire disparaitre ou détourner. C'est contre cette opinion, partagée de nos jours encore par bien E 7 des gens, que combat la science et au premier rang l'étude de la nature. Les savants dont nous venons de parler, se livraient tous, sauf. Jt : le fondateur et UrPMank qui était Æloquentiæ et Politices professor, à ré- RN

tude des mathématiques et des sciences naturelles; aussi ne pouvaient-ils ^ - pas approuver l'explication vulgaire et considéraient-ils ces malheurs

physiques comme leffet tout naturel de causes faciles à saisir. Ils sa- vaient que l'investigation scientifique est la mère des découvertes et la nn consolatrice des malheurs, et que cette investigation ou recherche de la vérité qui doit être précédée du doute contribue plus que toute autre chose à affranchir l'homme des préjugés et de la superstition sous ses .

formes multiples. Rien ne peut mieux retenir en ses bornes le penchant

à voir partout du surnaturel que la connaissance des sciences de la na- ture, car elles ont le pouvoir de réduire le merveilleux à des causes naturelles.

L'association prit le nom de Collegium curiosorum (le titre suédois était de vettgirigas gille); malheureusement la Société Royale des Sciences ne possède pas de procès-verbaux qui puissent nous instruire sur les travaux » de la Compagnie durant les premières années de son existence’).

La Société se livra d'abord modestement et sans éclat à ses tra- ee

vaux et les premiers fruits de son activité qui s'offrirent au publie, ce fut. NS

le Daedalus hyperboreus, qui parut trimestriellement pendant les années

1716, 1717 et 1718 en 6 petites livraisons in-4° (Acta Lit. Sveciæ, MDCOXX, | 97. p. 26): la cinquième est écrite en latin et en suédois, mais toutes les

autres exclusivement en suédois. Cette publication d’EMMANUEL SVEDBERG, Dedalus hyperboreus ou Nouveaux essais et remarques mathématiques et physiques”), peut être considérée comme le premier essai d’Acta de la

1) J. H. SCHRÖDER dit «qu'ils existent, mais en minute et à l'état incomplet, parmi les riches manuscrits de BENZELIUS que conserve le college de Tinken | il a été à méme de les voir.» s

» $ x ait inséré un mémoire: Tankar om Salte tillverkande i nordlendren medels frysnn

Essar SUR LA Soc. DES Sc. D’ÜPsAL. 9

Société des Sciences. Par son contenu aussi bien que par un fragment de procès-verbal de la Compagnie au commencement de 1711 et par l'Eloge funèbre que prononea en 1718 le professeur Hermansson sur son col- lègue JEAN VALLERIUS’), on peut voir que la mathématique, la physique, l'économie politique et l'astronomie étaient les objets principaux des études de la Société. On ne lui connait d’ailleurs pas de statuts pro- prements dits.

CHARLES XII tomba à Fredrikshall, mais la mort du héros ne vint pas comme par enchantement mettre un terme aux malheurs de la Suède: la disette, sous ses formes hideuses, augmentait de jour en jour et la situation de la patrie devenait de plus en plus désespérée. Il n'y a done nullement lieu de s'étonner que l'énergie de la société naissante com- mençât aussi à montrer des symptômes de relâchement et que son acti- vité ‚cessät. Il est même probable que les livraisons du Daedalus eussent été ses premiers et ses derniers travaux, si E. Benzenius ne l’eüt arrachée à son assoupissement en lui donnant une impulsion nouvelle, lorsque le 26 novembre 1719, jour de la première séance ordinaire?), il réunit les

I ? sociétaires C'étaient les professeurs OLor RupBEck le jeune, Lars Ro- BERG et Pierre MARTIN, professeur suppléant, tous appartenant à la Fa- culté de médecine; Henr Brnzenius, professeur de philosophie (plus tard professeur de théologie et enfin archevéque et pro-chancelier de l'Uni- och then svenska kölden», et le professeur JEAN VALLertus (La grande éclipse solaire observée à Upsal, le 22 Avril 1715).

1) «Agitata hie (dans cette Société) fuerunt quæstiones, non vulgares sed sub- tiles, sed acres et nodose: de principiis rerum naturalium per regulas mechanicas, per numeros et comparationes virium operandi, nova sed jam passim recepta methodo, investigandis. Hic varie philosophorum hypotheses et axiomata, qua velut oracula orbis adorat, adeoque ipsa elementa sub examen revocata: hic de æquilibrio telluris et planetarum in ethere natantium, de situ inter se et motu adparente vario actum fuit; de mira nec satis adhue animadversa vi caloris et frigoris, de omnia ambientis aëris viribus; de compressione et vi elastica aéris, de libratione ejus et aque, ad gra- vitatem utriusque ct mutuas in regionibus supernis vel in cryptis terre operationes commensurandas; de pondere diversorum metallorum cum fluidis et tenuissimis corpo- ribus collato, pro diversa ratione soliditatis et molis exact; per radices cubicas et quadratas computando, quæque alia his similia sunt, etc.»

2) Les procès-verbaux remontent à cette date et se trouvent dans les Archives de la Société Royale des Sciences.

Nova Acta Reg. Soc. Sc. Ups. Ser. III. 2

10 O. Gras, :

versité d’Upsal), Eric Burman, chargé du cours de mathématiques (qui devint professeur d'astronomie), et JEAN BILLMARK, maitre ès-arts, qui ne prit part aux travaux de la Société que pendant six mois environ, aprés lesquels il entreprit un voyage scientifique à l'étranger; de retour en

Suède en 1722, il s'établit à Skara, ot il mourut en 1750 comme pasteur |

et lector theologie au College de cette ville.

La Compagnie décida en cette séance qu'au lieu de porter le titre de Collegium | curiosorum, dont il n’est plus question, on formerait une Société littéraire (en suédois, Bokvettsgille). Le but de cette association semble avoir été d'éditer un Journal savant pour faire mieux connaitre la Suède à l'étranger: c'est aussi pour cette raison qu'il devait être publié

en latin et prendre pour modèles les «Acta eruditorum Lipsientiay et le

«Journal des Sgavans.» Il parut à Upsal en 1720 sous le titre de Acta litteraria Suecie et forme la première série des actes de la Société.

L'espoir de pouvoir oublier au moins quelque temps le triste état de choses à Upsal, avait été la principale raison qui dé- termina Eric Benzezrus le jeune à fonder son Collegium curiosorum, mais ce fut par d'autres motifs quil mit cette fois la main à l’œuvre, je veux dire son amour de la patrie et sa pensée à la postérité. Voici comment il s'exprime à ce sujet dans la préface qu'il fit pour le premier trimestre de ces Acta: «Permovit nos, ut manus huic labori admoveremus patrie amor, quam viginti annorum luctuosa belli tempestate quassatam decet se ipsam exhortari ad litteras juvandas. Si conatui no- stro faventes invenerimus, erit, de quo nobis impense gratulabimur; sin minus ad illam, de qua pariter hisce laboribus bene mereri studemus, id est, ad posteritatem provocamus.»

Quoiqu'on ne posséde pas, à notre connaissance, de statuts parti- culiers pour le Collegium curiosorum, nous avons cependant cru pouvoir indiquer avec assez de certitude le but qu'elle poursuivait. Mais ceux de l'association renouvelée ou Bokvettsgillet (Societas litteraria Sueciæ) étaient les suivants:

La Société devait noter tout ce qui s'imprimerait en Suéde con- cernant la littérature et en faire l'objet d'un compte-rendu succinct; tout

ce qui était nouveau et utile devait être cité, comme les recherches de la |

EssaAr SUR LA Soc. pes Sc. p'Ürsar. JA

vérité dans le domaine de la science et de l'histoire; et enfin des ren- seignements sur la vie et les écrits des savants, la nouvelle de leur mort, etc. Les séances devaient avoir lieu tous les vendredis à 5 heures du soir; le membre qui aurait manqué trois fois de suite sans raison majeure devait être considéré comme exclu par lui-même de la Société. Tous les trois mois une partie des Acta devait être publiée en latin sous le titre de trimestre, et le 15 février 1720 on livra à la publicité le pre- mier tome, dont E. BenzeLius écrivit la préface’).

1) Nous en extrayons le passage suivant qui détermine plus exactement le but de la Société: -- «Dabimus preterea scientiarum artiumque universitati locum ita ut si, preter ea, que justo opere prodeunt, physici, anatomici, chemici, botanici, mathematici, historici, critici nobiscum sua, que scire interest, reipublice litterarize communicaverint, nostris, modo brevia sint, inseremus, sive laudato eorum nomine, sive, si id malint, tecto et suppresso.»

Comme la société était définitivement constituée, il lui fallait un sceau à elle: «Le Dr Benzelius montra le Symbolum Societatis qu'il avait composé: une fontaine jaillis- sante avec la devise collecta respergit ct au-dessous Societas litteraria Suecie 1719 » Ces emblémes sont, on le voit, les mêmes que ceux du sceau actuel de la Société, sauf que respergit est remplacé par refundit ct que le millésime fait défaut.

COMME SPÉCIMEN DES OUVRAGES IMPRIMÉS ET COMME EXEMPLE DES MÉMOIRES IN- sÉRÉS dans les Acta litteraria, ce qui fournira un tableau de l’activité littéraire de la Suède d'alors, nous citerons les principaux d'entre les livres annoncés qui, la première année (1720),

a) ont été l'objet d'un compte-rendu dans le premier trimestre:

PERINGSKIÖLD, J. «Ulleräkers härads minningsmirken, i. e. Monumenta Uller- akerensia cum Upsalia nova illustrata.» Stockholm, 1719, in-fol. pagg. 352. Fig. æreis 94 preter ligno incisas prope innumeras.

SVEDENBORG, EM. «Om vattnens hoegd och fórra werldens starka ebb och flod, bevis utur Swerigo», 1. e. pro altitudine aquarum et maris in prisco orbe vehementiori estu argumenta ex Svecia. Stockh. 1719.

Hoorn, von J. «The tvenne gudfruchtige, i sitt kall trogne, och therefoere af Gudi wael beloente jordegummor Siphra och Pua», i. e. Siphra et Pua, obstetrices, methodo fidenter instruentes, qua ratione mulieri in partu naturali et præternaturali rite succurrere et opem suam conferre obstetrices possint. Stockh. 1719, pagg. 100.

STJERNMAN, A. A. Aboa litterata, continens omnes fere scriptores, qui aliqua ab Academiæ ejusdem incunabilis a. C. MDCXL in lucem publicam edidisse pro tem- pore deprehenduntur etc. Stockh. 1719, in 4°, pagg. 171.

Puis vient une liste de dissertations présentées à la Faculté de médecine et éditées sous la présidence du professeur ROBERG.

Forez, D., consultatio de calendarii correctione, svethice. Stockh. 1719.

b) Parmi les nova litteraria, on mentionne que E. Burman a été nommé professeur suppléant à l'Université, que les ouvrages suivants sont sous presse, savoir

O. RupgEck junior: Specimen usus linguæ gothicæ in » eruendis atque illustrandis Mi.

12 O. Gras,

T

Les Acta litteraria Suecie (Upsaliæ publicata) contenaient des. Comptes-rendus des ouvrages de mérite, mais ils disparurent peu à peu

pour faire place à des mémoires proprement dits ayant trait à presque

tous les domaines de la science, et de courtes nécrologies de savants;

Ew. SVEDENBORG, «Förslag till vårt mynts och måls indelning, att rekningen kan lättas och alla bräk afskaffas», 1. e. De monetarum mensurarumque ordinatione decimali ad numerationem facilitandam et exterminandas fractiones (projet qui ne. fut mis à exécution dans notre pays que plus de cent ans après).

OLor RupBECK le jeune: la seconde partie de l’Ichthyologia biblica.

J. Hermansson: Memoria vitæ et mortis Johannis Vallerii.

E. BexzeLivs: Diarium Vazstenense.

M. G. Brock: «Ytterligare anmerkningar oefver Motala stroems stannande», i. e. ulte- k; riores observationes in stationem fluvii Motalæ. NEU,

U. Hsnrne, «Inledning till malm- och bergarters efterspórjande» i. e. methodus indagan- A dorum mineralium ; A

et enfin que l'impression de Vindicie Schibboleth de l'évêque SVEDBERG a été re- : E. tardée à cause de lincendie de la ville de Skara et de son imprimerie, et que v

cet ouvrage a été envoyé à Upsal pour y être imprimé. ay

c) Parmi les novi libri, on remarque: SB

A. Raypezius: Exercitationes intellectus. Lincopiæ, 1718.

J. Fr. PERINGSKIÔLD: Fragmentum historicum e lingua veteri etc. Stockh. 1719. Apaxvs Bremexsis: De rebus Svethiæ, Daniæ atque Norvegiæ. Stockh. 1719. Carmen gratulatorium (Svethice): l'auteur n'est pas nommé.

Chronicon genealogicum. =

scurissimis quibusvis Sacre Scripture locis, addita analogia linguæ Gothicæ cum

Suecica nec non Fennonicæ cum Ungarica. Upsaliæ, 1717. ES Du même auteur: Parentalia in Regem Carozum XII carmine suethico. P E. SvEDENBORG: De terre planetarumque motu, suethice. $ 1a Du méme, Algebra (suethice). 44308 Sven LAGERLÖF: De delectu et cura vaccarum lactantium, suethice. v P

P. Ervivs: Usus quadrantis geometrico-astronomici, suethice recusus. Le second trimestre de 1720 rend compte de Em. SveprenporG: «Försök att finna östra och vestra laengden igenom månen», i. em Tentamina locorum longitudinem per lunam inveniendi, ete, ete. FEA Après quoi viennent comme dans le premier trimestre les Nova liton eb. UM les Nov. libri, et ainsi de suite pour les autres trimestres de l'année 1720. x Ce genre d'activité littéraire de la Société, je veux dire le compte-rendu et l'annonce des livres nouveaux, continua jusqu'en 1730; à partir de cette année-là jus- qu'en 1739, ces articles furent exclus et les Acta litteraria ne contiennent plus que des mémoires originaux.

Ce qui précéde suffira, espérons-nous, pour indiquer la direction des travaux de la Société et donner une idée de la vie scientifique de la Suède à cette époque.

Essai sur LA Soc. DES Sc. p'Ursar. 13

2:0 Nova litteraria, qui relataient toutes les nouveautés littéraires, annongaient la publication de travaux scientifiques et l'avancement des savants suédois et leur mort;

3:0 Novi libri, qui ne faisaient que mentionner le titre et le lieu de publication des livres et des dissertations nouvellement sortis de presse.

Ces acta parurent en deux volumes dont le premier, dédié au roi Freperic I", contient les années 1720—1724 et le volume II, dédié au comte Arvip Horn, renferme les années 1725—1729.

Les séances de la Société se poursuivirent et en 1725, on en vint à se demander si la Société dont la considération allait croissant en Suède aussi bien qu'à l'étranger, plusieurs de ses travaux furent même réimprimés, ne devait pas étendre son cercle d'activité et devenir une Societas mathematico-litteraria. Cette idée mürit et un projet, probalement à E. BenzeLiws, fut présenté au Roi le 1* octobre de la méme année et approuvé le 19 novembre 1726 dans toute sa tencur re- lative au but scientifique, mais en partie seulement pour ce qui avait trait aux moyens de se procurer les ressources nécessaires pour couvrir les dépenses.

Parmi les motifs invoqués par le projet, nous nous bornerons à citer que des travaux publiés pendant cinq années par la Société avaient conquis l’estime de l'étranger, au point qu'ils y avaient été appréciés spécialement par la Société Royale des Sciences de France et celle d'Angle- terre, parce que ces sociétés espéraient notre concours pour les obser- vations astronomiques et physiques, qui leur sont nécessaires comme ve- nant de nos régions plus voisines du póle... . Les astronomes peuvent s'attendre à pouvoir mesurer en notre pays les degrés de latitude de la terre pour les comparer avec les mesures déjà exécutées en Italie, en France et en Angleterre, afin de pouvoir évaluer la dimension et la forme exactes de notre globe.... Les membres de la Société Royale de Londres avaient accueilli avec une satisfaction toute particulière les observations météorologiques qui leur avaient été envoyées par la Société et en dési- raient la continuation.»

Puis il est dit que, «à part la métallographie, on s'occupait alors

fort peu en Suède de l’histoire naturelle, dont l'étude honorerait non-

14 O. Gras,

. . . “7° 5 LA seulement notre pays, mais encore lui serait d'une grande utilité pour

l'économie domestique, la médecine, etc. etc» Il faut ajouter que le Conseil Royal des mines promit à la Société en 1725 de lui faire part de ses inventions mécaniques et de ses expériences dans le laboratoire mécanique, et que le Conseil médical offrit de communiquer à la Com- pagnie les cas remarquables de maladies qui viendraient à sa connaissance.

Les séances continuérent sans interruption aussi bien que son activité littéraire, conformément à la décision du 26 novembre 1719. La fondation projetée d'un observatoire astronomique échoua, faute de res- sources. L'appui que le gouvernement accorda à la Société se borna à la franchise postale pour la correspondance intérieure et étrangère et au droit de déterrer les tuyaux de fer enfouis dans la ville et de les vendre: la Société en retira 8,977 «daler kopparmynt».

Les finances du royaume étaient dans un état déplorable et les dispositions envers les sciences n'étaient guère meilleures chez les per- sonnes à la téte du pouvoir. Les particuliers n'aecordaient pas non plus de subvention.

La Société avait bien. des membres actifs, savants autant que zélés, mais ils ne pouvaient exercer sur les gouvernants qu'une influence d'autant plus insignifiante qu'ils demeuraient dans une petite ville. Eric BENZELIUS, qui comprit combien cet état des choses était funeste au dé- veloppement de la Société et qui avait à cœur l'existence et la prospérité de sa fondation, voulut, avant de quitter Upsal pour se rendre à l'évéché de Gothembourg il avait été nommé, appeler l'attention de la Société sur les avantages de la protection des hauts personnages du royaume. C'est pourquoi il proposa à la Compagnie, le 18 août 1727 ce fut la dernière fois quil assista aux débats de la Société d’elire pour pré- sident le sénateur, comte Arvıp Horn, et comme membres le conseiller de chancellerie, comte Tessin, le président Hörken, le président baron Orro R. STRÖMFELDT, le conseiller de chancellerie von Norxxew et le con- seller des mines Ap. LEYEL ').

1) A propos de ce dernier acte de BENzELIUS en faveur de la Société, nous nous permettrons de citer $ 14 du procès-verbal de cette mémorable séance: «... Alors l'évêque prit congé des membres présents et les remercia de tout le profit ct l'agré-

ment quil avait trouvés en leur compagnie et exprima le vœu de voir leurs séances ———

ESSAI sur LA Soc. DES Se. p'Ürsar. 15

Le comte Arvin Horn qui était alors Chancelier de l'Université d'Upsal et le premier des sénateurs par son rang aussi bien que par ses talents, qui exerça pendant son administration une influence bienfai- sante sur la politique de la Suéde, la société, la science, le commerce et l'industrie, fut le premier Preses illustris de la Société, en 1728. Le 11 novembre de la méme année, la Société vit son projet de nouveaux statuts") revêtu de la sanction royale, ainsi que son titre de Societas Regia

se poursuivre comme par le passé, afin de pouvoir léguer à la postéritó par ces modestes débuts une Société capable de servir au bien et à la gloire du royaume; .

mais tous les membres présents à la séance déplorérent unanimement de ne voir bientôt plus M£' l’évêque au milieu d'eux, lui souhaitérent un heureux voyage et, le priant d’accorder comme autrefois sa faveur et sa bienveillance à la Société, ils pro- mirent de garder constamment le souvenir de Son Eminence et de lui attribuer, comme au premier fondateur de la Société, tous les avantages qu'elle a acquis et tous les progrés qu'elle a pu faire ou qu'elle fera à l'avenir dans la poursuite de son but.»

1) Pendant la discussion du projet,les membres firent preuve d'opinions diver- gentes. Quelques-uns proposérent que la Société s'organisát sur le modéle de celles de Londres et de Paris et allât s’établir à Stockholm, ou tout au moins y siégeát deux fois par an: les séances s'y poursuivraient aussi longtemps que l'exigeraient les cir- constances et elles auraient lieu au Palais de l'Ordre Équestre (Riddarhuset), lon espérait obtenir une salle à cet effet. On alléguait à l'appui de cette proposition que la Société serait honorée de la présence de son «præses illustris» et de ses membres honoraires, qu'à Stockholm on aurait accès aux collections du Collége des mines, au Laboratoire de Chimie, aux inventions de POLHEM et aux instruments physiques de TRIEWALD que ce dernier promettait d'offrir en présent à la Société, si elle venait s'établir dans la capitale.

En revanche, la plupart des membres trouvérent ce projet trop dispendieux, prétentieux et peu pratique; ils réclamérent que la Société demeurát à Upsal, pour les raisons suivantes: «La bibliothèque était plus grande en cette dernière ville qu'à Stockholm; on espérait pouvoir y fonder un observatoire astronomique, car, disait-on, il faut chercher à établir une pareille institution se trouvent des étudiants dési- reux de s'instruire dans l'astronomie pratique et théorique et ot l'on peut avoir sans frais des collaborateurs pour les observations; il est plus facile, ajoutait-on, à Upsal qu'en aucun autre lieu du royaume de trouver des sociétaires capables, comme les professeurs ordinaires et adjoints de mathématiques, de physique et de médecine; enfin nombre d'étudiants pourraient être utiles à la Société et être encouragés lors de leur retour dans leurs foyers à entreprendre, chacun en son lieu, des observations se rap- portant à l'histoire naturelle, l'astronomie et la météorologie.»

La dernière opinion prévalut dans le projet qui, signé par Oror Rupnzck le jeune, Oror Crrsıus l'aîné, Eric Burman, G. WALLIN et ANDRÉ CELSIUS, fut soumis à l'approbation de Sa Majesté et reçut, comme nous l'avons dit, la sanction royale. «Néanmoins, dit Prosprrin, le Directeur Martin TRIEWALD présenta à la Société

4 c

O. Gras,

litteraria et scientiarum; ses actes devaient désormais s’intituler Acta litte- ——

raria et scientiarum Suecia.

: : . b E

Le décret Royal «accorde à la Société la faveur de remettre de rectement à Sa Majesté les affaires exigeant la sanction Royale... . Lorsque le fauteuil de président d'honneur est vacant, Sa Majesté veut $

élire elle-même un nouveau præses sur la proposition de la Société. . Ce décret renferme en outre quelques déterminations sur les séances des membres et les devoirs du secrétaire; puis 1l enjoint au Conseil médical et à celui des mines de fournir à la Société tous les renseignements qu'elle pourrait désirer et aux éditeurs d'envoyer sans retard à la Société un exemplaire de tous les ouvrages ou brochures, grands ou petits, qui simprimeraient en Suède et ayant trait aux lettres ou aux sciences. En- fin, le décret indique les objets sur lesquels doit se porter l'activité de la Société, savoir non-seulement les lettres en général, mais les mathé- matiques, la physique, l'histoire naturelle, la chimie, la culture et l'économie du pays, l'amélioration des fonderies, les progrès des arts mécaniques, les observations astronomiques et météorologiques, la géographie et les antiquités de la Suede, la langue suédoise, ainsi que la botanique, la minéralogie et la géologie.

royale un long mémoire, il invoquait de nombreux motifs pour réclamer que la Société se transportát à Stockholm, que le nombre des membres ne füt pas restreint, et que les Acta fussent publiés dans la langue maternelle.» Comme cette proposition ne réussit pas, TrızwALp cut l'idée de fonder dans la capitale une Société qui ne traität que des questions économiques et pratiques, et cela en suédois; l’auteur de ce plan avouait lui-même «quil n'était pas lettré, aussi n'était-il guère satisfait de la So- ciété des Sciences d'Upsal, bien qu'il en fût membre.» (Cf. Discours de H. JArra à l'Académie Royale des Sciences, 1839, p. 38).

TRIEWALD se trouve, on se le rappelle, ainsi que CmarLes Linnaus (anobli VON LixNÉ), parmi, les six premiers fondateurs de l'Académie des Sciences à Stockholm (1739); les quatre autres furent Jonas Auström (anobli ALSTRÖMER), ANDRE VON Hopxen, STEN-CHARLES BJELKE et ÜHARLES-GUILLAUME CEDERHJELM. Les fonctions furent tirées au sort: le fauteuil de président échut à Linnmus et la charge de secré-

ig

taire à von Hörken. Triewaup fit les premières conférences (sur l'histoire natu- = . : = 2h

relle). Les Réglements de l'Académie des Sciences à Stockholm furent sanctionnés D le 31 mars1741 et la savante Compagnie se réunit tous les ans ce jour-là, pour cé-

lébrer en séance solennelle l'anniversaire de sa fondation. «En une année, l'Académie Royale des Sciences de Stockholm compta dans son sein tous les membres de la Société Royale dont les professions se rapportaient aux branches quelle avait 2 choisies spécialement.»

SUAE

Essar sur LA Soc. DES Sc. D’ÜPsAL. 17

La savante Compagnie organisée, comme on vient de le voir, sous les auspices du Roi, compta au nombre de ses membres ordinaires outre les fondateurs nommés précédemment, EMMANUEL SVEDENBORG (plus tard assesseur du Collége des Mines) SAMUEL KLINGENSTIERNA (qui devint secrétaire d'Etat, etc.), Magnus Beronius (plus tard archevêque), Jean MALM- sTRÓM (professeur de droit), Danie KJELLANDER (physicien de la ville de Gothembourg), AwpRÉ Cexsius') (professeur d'astronomie à Upsal), Oror

!) Nous avons déjà dit quelques mots de la vie du fondateur de la Société, E. Benzezius le jeune; A. CELSIUS est digne aussi d'une mention dans cette esquisse, car il a servi et honoré à un haut degré la savante Compagnie dont il a été le se- erétaire. Si le nom de Benzelius est justement estimé dans l'histoire de la science et de l'Église suédoises, celui de CELsIuS n'a pas conquis une moins légitime célébrité, car il a été porté par cinq professeurs éminents de l'Université d'Upsal, le père, deux fils et deux petits-fils.

ANDRE CELSIUS naquit à Upsal le 27 novembre 1701 et y mourut célibataire le 25 avril 1744.

Il appartenait à une famille de savants ct pour ainsi dire surtout de mathéma-

.ticiens et d'astronomes: son père Nits CELsius avait été professeur de mathématiques

supérieures et il monta lui-même dans la chaire qu'avait occupée son grand-père pa- ternel Magnus CELSIUS, son grand-père maternel ANDRE SPOLE et son oncle maternel Pıerre Ervıus. L’habileté dont il fit preuve dès l'enfance pour les mathématiques fut remarquée et encouragée par Eric Burman, professeur suppléant (plus tard ordi- naire) d'astronomie. Comme LiNNÉ, qui enseignait publiquement la botanique alors qu'il n'avait encore pris lui-même aucun grade universitaire, l'étudiant Crrsıus fit un cours public de mathématiques devant un nombreux auditoire. En 1728, il publia comme thèse de doctorat: De motu vertiginis lune et en 1730 à la suite d'une dis- sertation: De methodo inveniendi distantiam solis a terra, il fut nommé professeur d'astronomie en remplacement de Burman. Son discours d'installation traite: De mu- tationibus generalioribus, que in superficie corporum | contingunt. Pendant l'année précédente, Cunsius dut remplir, sur l'ordre du comte ÜRONHJELM, chancelier de l'Uni- versité, les fonctions de professeur d'astronomie dés la mort de Burman, et celles du professeur de mathématiques SAMUEL KLINGENSTJERNA, qui entreprenait à l'étranger un voyage scientifique.

Il voyagea lui-méme dans l'intérét de la science de 1732 à 1737, si l'on compte 11 mois de séjour dans les marches laponnes. Dien que ce voyage eüt à proprement parler pour but de connaitre les observatoires astronomiques les mieux organisés et leurs principaux instruments, il fournit à Crnstus assez de temps pour continuer des travaux plus directement scientifiques. C’est ainsi qu'il publia à Nuremberg un mé- moire sur l'aurore boréale et proposa d'y fonder une association d'astronomes sous le nom de Commercium litterarum astronomicum, grâce à laquelle les découvertes ré- centes en astronomie devaient être communiquées sans délai. Les travaux de cette société se poursuivirent plusieurs années ct presque chaque page de ses Actes porte

Nova Acta Reg. Soc. Sc. Ups. Ser. III, 3

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18 O. Gras,

Crxsius l'aîné (doyen de la Cathédrale d'Upsal), Göran Warrrw (plus tard évêque de Gothembourg), Nits HAssELBLOM (professeur de mathématiques à Abo), Breer Vassenius (lecteur de mathématiques à Gothembourg).

le nom de CELSIUS ou mentionne ses observations. Après un assez long séjour à Bologne, célèbre par son Observatoire, il se rendit à Rome, il fit des expé- riences sur l'intensité de la lumière: le pape CLémextr XII mit alors à sa disposi- tion la grande galerie du Monte Cavallo. Pendant son séjour à Paris, l'Académie des

Sciences discuta la question de la forme de la terre; on se demandait si elle était.

aplatie vers les pôles selon l'hypothèse de Nrwron ou sphéroidale (plus haute aux pôles qu'à l'équateur) comme Cassini le jeune le pensait. Parmi les projets qui fu- rent émis pour résoudre le probléme, celui du célèbre CELsius prend une place importante: il prouva que cette question ne pouvait être tranchée qu'en mesurant différents degrés l'un à l'équateur, l’autre prés du pôle et il fut résolu que MAUPERTUIS, CLAIRAUT, MONNIER et Camus devaient entreprendre ces mesures prés de

Torneå. Il résulta de ces travaux que l'idée de Nuwron fut justifiée. En passant sous

silence le séjour que Cexsius fit en Angleterre, nous dirons que Lovrs XV lui fit pré- sent, en souvenir du précieux concours qu'il avait prêté dans la mesure du méridien, des instruments qu'il avait employés à cette occasion, ainsi que d'une pension annu- elle de 1000 livres. Aprés avoir employé pendant plusieurs années un observatoire provisoire établi à ses frais, il put enfin, gráce aux fonds accordés par l'Académie, voir achever en 1741 l'Observatoire astronomique qu'il avait réclamé avec tant d'ins- tances. Outre ses calculs des aberrations des étoiles et ses observations astronomiques sur les planètes, les comètes, la réfraction de la lumière, etc., il faut citer aussi les observations météorologiques dont il se chargea à la mort de Burman. CELSIUS découvrit en collaboration avec son beau-frère O; HsoRTER, astronome "à. l'Observatoire, les rapports de Vaiguille aimantée avec Vaurore boréale et eut en lui un précieux aide pour les calculs les plus difficiles. Ses vues sur l'abaissement du niveau de la Baltique et l'amélioration du calendrier et une foule d'autres idées remarquables atti- rérent sur lui l'attention de l'Europe savante. La nomenclature de ses nombreux mé- moires est enregistrée dans les Notes de RosENHANE sur l'histoire de l'Académie Royale des Sciences, pages 181, 182 et 447. Le comte HÔPKEN prononga en 1745 son Éloge à l'Académie Royale des Sciences et l'Académie Suédoise rappela son souvenir en 1802 dans un discours de l'évéque C. G. Norpın, lun des dix-huit, et en faisant frapper une médaille en son honneur.

On peut voir par le trait suivant avec quel sérieux il envisageait limportance d'une société scientifique. Avant que les fondateurs de l'Académie Royale des Sciences de Stockholm se fussent définitivement constitués en société, ils avaient eu la pensée de choisir les membres qui devaient en faire partie; leurs suffrages s'étaient portés entre autres sur le secrétaire de la Société des Sciences d'Upsal, AwpnÉ CELsius. Celui-ci répondit d'Upsal le 29 mai 1739 qu'«on ne devait point admettre de membre qui n’eüt pas l’amour des sciences utiles, quand même il posséderait des connaissances profondes dans l'une d'elles, car quelques personnes pourraient désirer faire partie de la Société à seule fin d'ajouter à leurs titres. Il espérait qu'un sénateur ne regar- derait pas au-dessous de lui de s'asseoir à côté d'un artiste ou d'un industriel, qui

Essar sur LA Soc. DES Sc. p'Ürsar. 19

Le nouveau titre des Acta de la Société (Acta litteraria et scien- tiarum Sueciæw) amena en 1730 un changement aussi dans leur publication comme dans leur contenu. Au lieu de paraitre tous les trois mois comme les Acta litteraria Sueciæ (Upsaliæ publicata) et de renfermer des nouvelles littéraires et scientifiques et la nomenclature des ouvrages nouveaux ainsi que des comptes-rendus, les nouveaux Acta devaient paraitre une fois par an et se borner à la publication de mémoires scientifiques. Ces Acta litteraria et scientiarum Sueciæ, malgré ce changement apporté à leur mode de publication ainsi qu'à leur composition, peuvent être con- sidérés comme la continuation des Acta litteraria Suecie (Ups. publ.): ils sont d’ailleurs désignés comme volumes III et IV, dont le premier, dédié au comte Gustave BowpE et imprimé en 1738, renferme les années 1730 à 1734 et le second, contenant les années 1735 à 1739, est imprimé en 1742.

La Société poursuivit ses travaux pendant quelques années, mais elle marqua quelque reláchement durant labsence de son infatigable se-

peuvent parfois rendre plus de services au royaume que ceux qui, plus de 40 ans durant, ont foulé les hauteurs du Parnasse.» (hosENHANE, p. 87).

L'activité de CxrLsius comme membre de la Société Royale des Sciences est attestée par les mémoires qu'il a insérés dans les Acta Societatis, et son zèle infati- gable en qualité de secrétaire est prouvé par les procès-verbaux des séances. Voilà pour le savant.

Comme homme et comme citoyen, voici en quels termes il est caractérisé dans Vita Celsi, Acta Soc. Sc. Upsal. 1144: «moriebatur ut philosophus, ad quasvis nature leges subeundas paratus, et ut christianus fiduciæ plenus. Erat CELsıus, ob singularem morum svavitatem et integritatem, omnibus gratissimus. Semper lætus, alacer et neu- tiquam occupatus videbatur, etiam si esset occupatissimus. Pietate in creatorem, ve- neratione et obedientia in superiores, fide et constantia in amicos, æquitate et huma- nitate in omnes, clarus.»

Ce qu'on vient de lire s'applique également, dans ses traits généraux, au fon- dateur de la Société et à son membre le plus célèbre, qui fut aussi son secrétaire, je veux parler de lillustre Linn. Il arrive parfois que des personnes, qui bien avant et au-dessus de leur temps se renferment en elles-mêmes, sont inaccessibles aux autres et que leur supériorité devient isolée et sans joie, parce qu'elle est méconnue des con- temporains. Mais ce ne fut pas le cas de Benzezius le jeune, de CELsius ni de CHARLES von Linxé. Ils jouirent de leur vivant de l'admiration de leur époque pour la pureté et la fermeté de leur caractère, aussi bien que pour leurs travaux qui ser- virent à un degré éminent aux progrès de la science et de la civilisation, et le juge- ment de la postérité est encore plus flatteur, si possible, que celui de leurs contem- porains: Major ex longinquo reverentia.

20 O. Gras,

crétaire A. CELSIUS qui séjourna à l'étranger de 1732 à 1737; elle re- prit cependant bientót un nouvel essor, lorsque ce savant rentra dans lexercice de ses fonctions: on résolut alors dés la premiére séance que «es Acta de la Société seraient publiés à la fois pour les quatre années précédentes.»

Le comte Gustave Bonne, sénateur, succéda en 1735 comme præses illustris au comte Arvip Horn, qui renonça à ce poste pour des raisons que nous ignorons. La situation financitre de la Société était lom d’être satisfaisante et influait d’une manière regrettable, ainsi que certaines autres circonstances, sur la publication des Acta. C’est pour- quoi le comte BoxpE convoqua en assemblée générale dans son hôtel à Stockholm, le 4 et le 6 octobre 1738, tous ceux des membres de la So- ciété qui demeuraient à Stockholm ou à Upsal. Ces réunions eurent pour résultat la publication, quatre années aprés, du 4* volume (c'est-à- dire pour six ans) des Acta Societatis Regie Scientiarum Upsaliensis qui sortit de presse en 1742. Il ne faut pas passer sous silence ici que CELSIUS contribua pour une large part à ce résultat, car son zéle infatigable pour la Société comme pour l'observation stricte de la résolution prise naguère par elle, triompha de toutes les difficultés et lui fournit le temps nécessaire, bien qu'il fût d'ailleurs absorbé par les devoirs importants de sa chaire et les soucis sans nombre de la construction et de lorganisa- tion du nouvel Observatoire astronomique.

La Société, profitant de la faveur que lui accordait les lettres pa- tentes du 11 Novembre 1728 l’autorisant, on se le rappelle, «à re- mettre directement à Sa Majesté tout ce qu'elle jugerait nécessaire d'a- jouter à ses réglements et statuts» —, présenta au Roi un projet signé par OLor CELSIUS, SAMUEL KLINGENSTJERNA, MATTHIEU Asp, ANDRE CELSIUS, Nits Rosen, JEAN IHRE, CHARLES Liww4us, O. P. HJoRTER, qui fut sanc- tionné mot pour mot par S. M. le 15 Janvier 1742:

Selon ce projet, la savante Compagnie a le droit d'élire outre ses vingt-quatre membres ordinaires, des grands seigneurs du Royaume en qualité de membres honoraires et douze savants étrangers comme mem- bres correspondants.

«Les travaux de la Société ne doivent être publiés qu'une fois par an et s’intituler Acta Societatis Regie Scientiarum Upsaliensis, tandis que

EssAI SUR LA Soc. DES Sc. D UPSAL. Oil.

les nouvelles littéraires et le compte-rendu des livres nouveaux paraitront mensuellement et en suédois sous le titre de Tidningar om de lärdes ar- beten (Notices sur les travaux des savants) Pour les aider dans l'accom- plissement de cette táche, les membres de la Compagnie peuvent s'ad- joindre un des savants de l'Université Royale d'Upsal, qui, en qualité, d'Adjunctus Societatis a le droit d'assister aux séances.» Ces adjoints de- vaient essentiellement se charger de la rédaction de la feuille suédoise. «Et comme il est nécessaire dans tous les endroits du Royaume se trouvent des Universités, des colléges et des imprimeries, d'avoir des in- formations süres concernant tout ce qui est nouveau dans le domaine littéraire, la Société doit à cette fin admettre sous le nom de correspon- dants des hommes lettrés de la province.»

La Revue mensuelle dont nous venons de parler les Tidningar om de lärdes arbeten, dont on doit au fond la publication à OLor CELsıus le jeune, alors adjoint de la Société, plus tard évêque de Linköping parut en 1742, mais son existence fut courte, car elle finit la même année. Pour ce qui est des Acta Societatis Scientiarum | Upsaliensis, la et der- niére partie parut dans le courant de 1751.

Mais méme aprés cette époque et jusque vers 1770, la Société ne fit plus paraitre d’Acta, bien que les membres fussent des savants émi- nents et que LiwNÉ remplit les fonctions de secrétaire). Les causes de ce long retard doivent se trouver dans une pénurie de mémoires et par conséquent peut-être dans un manque de temps ou dans un défaut d'ar- deur chez les membres, mais surtout enfin dans une déplorable situation financiére qui, en plusieurs occasions précédentes, avait arrété les travaux de la Société et cet état de choses fut loin de s'améliorer à la suite de l'incendie qui éclata à Upsal en 1766 et réduisit en cendres presque le quart de la ville.

Un avenir plus brillant fut cependant réservé à la Société, lorsque à la mort du comte BowpE (1764), S. A. R. le Duc CHARLES DE SÓDER- MANLAND devint son præses illustris; grâce A une généreuse subvention,

il mit la savante Compagnie en état de reprendre aprés une interruption

1) Le premier procès-verbal de LiNNÉ, aprés la mort d'AwpRÉ CELSIUS, porte la date du 21 juillet 1744, et le dernier celle du 13 mars 1765. Ces procés-verbaux sont en général très-courts.

22 O. Gras,

de plus de vingt ans la publication des Acta, qui reçurent alors le titre de Nova acta Regie Societatis Scientiarum Upsaliensis: le vol. I parut en 1773».

La préface de ce 1" volume justifie cette addition de lépithète Nova au titre par le long intervalle de temps qui s'était écoulé depuis la publication des anciens Acta; de plus, l’auteur de cette préface nous informe que, quoique l’activité littéraire de la Société ne se fût pas ma- nifestée par des témoignages extérieurs, elle ne s'était pas reláchée dans ses séances et que les fruits en sont en partie livrés au publie dans ces nouveaux acta.

La savante Compagnie et ses Acta changérent donc plusieurs fois de titre et nous en avons indiqué les raisons. Elle s'appela d'abord Col- legium curiosorum, puis Societas litteraria et fit paraître des Acta litteraria Sueciæ Upsaliæ publicata; quelque temps après, elle prit le nom de Societas Regia litteraria et scientiarum et sa publication périodique Acta litterarum et scientiarum Suecie, dénomination qu'elle échangea d'abord contre celle d'Acta Societatis Regie et Scientiarum. Upsaliensis et plus tard contre celle de Nova acta Regie Societatis Scientiarum Upsaliensis, titre qu'elle conserve depuis un siècle en portant elle-même le nom de Societas Regia Scien- tiarum Upsaliensis.

A propos des modifications apportées successivement au nom de la Société et au titre de ses mémoires, nous devons ajouter que le contenu de ces derniers subit aussi des changements, de sorte que tandis que les Acta litteraria ne comprenaient à proprement parler que des comptes- rendus bibliographiques, des nouvelles littéraires et la nomenclature des ouvrages nouvellement parus, etc. nous en avons cité des exemples —, les Acta scientiarum éliminèrent les comptes-rendus, etc. pour se borner essentiellement à des mémoires ayant trait à la botanique, la zoologie, les mathématiques, l'astronomie, la météorologie, la médecine, l'histoire et l'archéologie. Les Nova Acta continrent, outre des travaux se rap-

1) L'édition de ce volume et du II°, tirée à un petit nombre d'exemplaires, fut bientôt épuisée; elle fut réimprimée en Allemagne. Le vol. III parut en 1780 et le vol. IV en 1784. On en verra plus loin la suite dans une note.

Essar sur LA Soc. pes Sc. p'Ürsar. 23

` portant aux mêmes domaines, des mémoires relatifs à la physique, la chimie et la physiologie ”).

Les mémoires de la Société portérent, comme nous venons de le dire, depuis 1773 le titre de Nova Acta. Ce ne fut qu'en 1854 qu'on résolut d'ajouter: Series tertia, et cette série comprend les volumes I—IX, ainsi que le premier fascicule du Vol. X.

La troisième série, dont le premier volume porte la date de 1855 et fut publié alors que Son Altesse Royale le prince Oscar FRÉDÉRIC était Præses illustris de la Société, ne se distingue au fond des Acta pré- cédents que par une plus grande extension accordée aux mémoires et par une plus grande richesse de planches. Les volumes comptent aussi un plus grand nombre de feuilles et le format en est augmenté; de plus, il a paru ces dernières années un fascicule annuel ou un volume tous les deux ans. Enfin, il convient de reconnaitre ici que cette série a acquis

une plus grande valeur à cause des comptes-rendus annuels de météoro-

1) Afin de faire mieux embrasser d'un coup d'œil les travaux de la Société, nous citerons ici leurs années de publication: I. Acta Litteraria Suecie ab 1720—1729, Vol. I et II; II. Acta Litteraria et Scientiarum Suecie ab 1730—1739, Vol. III et IV; III. Acta Societatis Regie Scientiarum Upsaliensis ab 1740—1750, Stockh. 1744—1751; IV. Nova Acta Regie Societatis Scientiarum Upsaliensis, Upsaliæ 1773—1850, Vol. I—XIV; ou pour en spécifier les années de publication:

Mole 1, 17079, Vol. VIII, 1821,

Volt IS PT09; Vol IX; 1827,

Vol LH 1'780, Nol. EX 1852;

Vol. IV, 1784, Vol. XI, 1839,

Mole VE ap Co, Vol. XII, 1844,

Vok a O9. Vol. XIII, 1847,

Vol. VII, 1815, Vol. XIV, 1850. V. = = = = == Series tertia :

Mol a 85A Vol. VI, 1866—68,

Vol. Il, 1856—58, Vol VID. 21869;

Vol. III, 1861, toj waid Neil

Vol. IV, 1863, Vol. XS 1875,

Vol. V, 1864---65, Vol. X, 1% fascicule 1876. VI. Tidningar om de lürdes arbeten (Notices sur les travaux des savants), Upsal,

1742.

VII. Årsskrift (annuaire), Upsal, années 1860 et 1861.

QU DT NM x lw.

24 O. Gras,

logie quelle a publiés depuis 1855 sous le titre de Résultats des observa- tions météorologiques faites au nouvel Observatoire d' Upsal; toutefois, comme la continuation de ces travaux exigeait pour les tableaux un format plus considérable que celui que pouvaient offrir les Acta, ils commencèrent avec Décembre 1868—1869 à paraître par livraisons distinctes sous le titre de Bulletin météorologique mensuel de l'Observatoire de l’Université d’ Upsal. Ces rapports annuels sont publiés actuellement aux frais communs de l'Université et de la Société Royale des Sciences et expédiés avec les Nova Acta de la Société comme appendice; mais on les envoie aussi séparément aux établissements scientifiques qu'ils peuvent intéresser, tels que les institu- tions astronomiques et météorologiques.

En 1858, la Société Royale des Sciences résolut «de publier dé- sormais ses mémoires en deux sections distinctes. La premiére doit comprendre les Nova Acta Societatis Scientiarum Upsaliensis, seront insérés, suivant le méme plan que par le passé, en latin ou en francais, des travaux spécialement destinés à faire connaitre à l'étranger le ré- sultat des recherches scientifiques du ressort de la Société. L'autre sec- tion sera éditée comme Annuaire (Arsskrift) et embrassera les mémoires et articles scientifiques qui, appartenant aux mémes domaines, sont écrits en suédois et sont regardés comme utiles aux progrés de la science dans la patrie méme.»

Nous avons dit plus haut que la Société publia en 1742 un bul- letin mensuel en suédois sous le titre de Tidningar om de lürdes arbeten, qui devait relater les nouvelles scientifiques et les comptes-rendus des livres nouveaux, mais que l'existence de cette revue fut de courte durée elle naquit et mourut la méme année —, principalement parce que les membres chargés de la publier manquaient de temps et de ressources. Or, le 20 mai 1790, un membre zélé de la Société, l'archevéque Uno von Troit, émit l’idée de publier un journal savant en suédois; mais la So- ciété y trouva plusieurs difficultés; c'est pourquoi elle ne put prendre de décision à cet égard et la proposition d'un recueil scientifique publié en langue maternelle n'eut pas alors de succès.

L’implacable fatalité qui semblait s'étre attachée au Journal suédois de la Société ne ménagea guère davantage son Annuaire, car il ne parut que deux fois (1860 et 1861); ces deux volumes renfermaient plusieurs

)

EssAr sur LA Soc. DES Sc. p'Ursar. 95

mémoires couronnés par la Société Royale. La raison pour laquelle cette publication dut cesser sitôt après un si brillant commencement ne fut aucunement celle qui amena la fin de la revue mensuelle, mais bien «que l'Université d'Upsal ayant décidé de publier un Annuaire académique (Up- sala Universitets Årsskrift) d'un plan et d'un but identiques à ceux du recueil de la Société Royale des Sciences, celle-ci résolut d'interrompre la publieation du sien, afin de ne pas diviser inutilement les forces, au moins pour le présent et tant que l’Université continuerait de publier l'Annuaire académique. Si, contre toute attente, ce dernier ouvrage devait cesser, la Société reprendrait la publication de son propre Annuaire.»

La modification apportée en 1858 à la publication des Mémoires de la Société en deux parties distinctes fut suivie, en 1863, d'une décision en vertu de laquelle on pourrait insérer également, dans les Actes de la Société édités jusqu'alors uniquement en latin et en francais, des mémoires écrits en anglais et en allemand, ainsi qu'en suédois’).

!) Extrait du procés-verbal de la séance tenue par la Société Royale des Sci- ences, le 17 octobre 1863.

«. .. Ensuite on passa à la décision définitive à prendre sur la question lon- guement débattue de l'insertion dans les Acta de la Société des mémoires en langue anglaise, allemande ou suédoise. Les opinions furent très-partagées à ce sujet, mais on considéra presque unanimement que les mémoires pouvaient être écrits non-seule- ment en latin, mais encore dans l'une des trois langues européennes généralement répandues, le français, l'anglais et l'allemand. Pour ce qui est spécialement de la langue suédoise, on ne regarda pas comme utile d'une part, de s'écarter de la régle suivie par la Société depuis sa fondation, surtout puisqu'on avait l'occasion d'insérer des mémoires scientifiques en suédois dans les Actes de l'Académie Royale des Sciences de Stockholm et dans d'autres revues scientifiques; qu'il était particulièrement important de posséder une publication permettant de répandre davantage les mémoires qu'on désirait faire connaitre, et c'est pourquoi il fallait les publier dans une langue

universellement connue; que par l'insertion de mémoires suédois, la Société Royale des Sciences mettrait des bornes à son influence et ses Acta seraient beaucoup moins lus à l'étranger, sans que leur écoulement augmentát en Suede; que ce n'était

que par la traduction du suédois en une autre langue plus répandue que ces mémoires pourraient être mieux connus et que par conséquent les Acta (suédois) de la Société deviendraient superflus. Or, comme la Société rembourse les frais de traduction, il est préférable dans la plupart des cas que cette traduction soit faite sous les yeux de l'auteur.»

«D'autre part, on objecta qu'il serait injuste, dans une Société de savants suédois, de ne pas faire place à la langue maternelle; que justement par on contribuerait

Nova Acta Reg. Soc. Sc. Ups, Ser. III. 4

26 O. Gras,

^

La rédaction des Acta est confiée à un comité composé du secré- taire de la Société et de deux autres membres demeurant à Upsal: ces derniers sont nommés de façon que chacune des classes auxquelles le secrétaire n'appartient pas élit un de ses membres pour faire partie de ce comité de rédaction, lequel a le droit, quand il le juge nécessaire, d'appeler un ou plusieurs d'entre les autres sociétaires à participer à ses discussions et à ses décisions. Pour ce qui est des honoraires alloués aux auteurs ou pour la traduction, une modification a été apportée en 18705) aux statuts en vigueur, d’après laquelle ils ont été fixés au maxi- mum de 150 couronnes (soit environ 200 francs) pour un Mémoire; la Société accorde pour la traduction des ouvrages moins considérables 15 couronnes (20 francs) au maximum par feuille d'impression.

Pour ce qui est d'ailleurs des statuts de la Société, nous les cite- rons à mesure que nous parlerons des sujets qu'ils concernent et aux- quels ils doivent naissance, ainsi que des devoirs du secrétaire et du trésorier et des conditions établies pour l'élection des membres et la dis- tribution des prix de la Société.

L'activité scientifique de la Compagnie, malgré plusieurs interruptions dans la publication de ses Acta, s'est déployée pendant plus d'un siécle et demi dans une foule de domaines qui, on l'a vu, présentaient au début fort peu d'analogies entre eux. Les bornes assignées à notre introduc- tion ne nous permettent pas de nous étendre davantage sur ces travaux et nous sommes obligés de nous borner à ce que nous en avons déjà dit dans les pages précédentes et à ce que nous mentionnerons plus tard, lorsque nous traiterons de linfluence exercée par la Société sur l'Uni- versité d'Upsal et en général sur la culture scientifique de notre pays.

à en répandre la connaissance; que dans certains domaines il était désormais impos- sible d'employer la langue latine, par exemple pour la chimie, la physiologie, et que les mémoires traduits en d'autres langues devaient perdre en précision, etc.

«Enfin on s'accorda sur un projet conciliant les deux points de vue: les Acta devaient s'éditer jusqu'à nouvel ordre en latin ou dans une des langues vivantes uni- versellement connues, mais on convint d'insérer aussi des mémoires suédois, sur l'avis de la section à laquelle ils appartiennent. Le professeur O. Gras fit ses réserves sur la derniére partie de cette décision.»

1) Procés-verbal de la séance du 12 Mars 1870.

Essal SUR LA Soc. DES Sc. p'Upsar. 27

B. TABLEAU DES

PRÆSIDES ILLUSTRES

ET DES

FONCTIONNAIRES DE LA SOCIÉTÉ.

La Société des Sciences fut sanctionnée par le Roi le 11 Novembre 1728 et avant la fin même de cette année le sénateur, comte Arvin Horn auquel surtout on doit cette auguste approbation du projet de la Com- pagnie et le titre de Société Royale devint son premier præses illustris") et il en exerça les fonctions jusqu'en 1734: nous ignorons pour quelle raison il n’occupa plus le fauteuil d'honneur à partir de cette année-là?). Bien que l’Université d'Upsal l’eût élu Chancelier en 1716 et qu'elle en eût informé CHarLes XII, cette nomination ne fut jamais confirmée du vivant du roi; la perte de cet honneur fut compensée en 1723 par celui que lui décerna l'Académie d’Äbo, en appelant cet homme éminent à plus d'un égard à étre son Chancelier.

Le fauteuil de la présidence d'honneur fut accordé après lui au sénateur, comte Gustave Bonpg, le vingtième de sa maison qui dans une Succession non interrompue de pére en fils, ait rempli les fonctions sénatoriales. Durant trente ans il resta à la téte de la Société (de 1735 à 1764). Comme son prédécesseur, il fut aussi Chancelier de l'Université

.d'Upsal. Les nombreux ouvrages que nous devons à sa plume infatigable

attestent hautement ses profondes connaissances en histoire naturelle, dans les langues sémitiques, l’histoire universelle et celle de la Suède. Sur cette dernière, il partagait les vues erronées de ses contemporains relativement à l’âge excessivement avancé de sa patrie, comme entre autres savants les deux Rupseck (le père et le fils) cherchèrent à le

S

prouver; ces préjugés avaient cours à l'époque de sa première éducation

!) On se rappelle que d'aprés les termes mémes du décret Royal «Sa Majesté veut toujours pourvoir Elle-móme la Société, en cas de vacance et sur la présentation de la Compagnie, d'un nouveau président honoraire.»

?) La derniére lettre qu'il adressa à la Société porte la date d'Ekebyholm le 9 Janvier 1733.

28 O. Gras,

et ils persistérent quelque temps aprés. Nous pouvons aussi mentionner en passant que cet homme universel s'occupa d'astrologie; mais il y renonça bientôt et, biffant ses calculs mystérieux, il écrivit au-dessous ces belles paroles: Astra requnt orbem, dirigit astra Deus.

Ce n'est pas par sa science, quelque vaste qu'elle ait été, ni par sa haute naissance ni sa position sociale que son souvenir est cher à la Société; mais c'est par le zéle quil déploya sans cesse pour le déve- loppement de l'association et la bienveillance qu'il témoigna toujours aux sociétaires que la mémoire de ce patriarche sera longtemps conservée avec reconnaissance’).

Son Altesse Royale, le prince héréditaire CHARLES, duc de SÖöDER- MANLAND fut nommé Prases illustris? en 1765, c’est-à-dire une année

1) Le comte Gustave Bonne mourut à l’âge de 82 ans. La dernière lettre qu'il adressa à la Société pour la remercier des vœux et félicitations qu'elle lui avait exprimés à l’occasion de la nouvelle année, fut écrite à Stockholm le 24 Janvier 1764 par sa femme, Vivica TROLLE: elle nous apprend en effet qu'une «cécité accidentelle» empêcha son mari de répondre lui-même à la lettre de la Compagnie.

7) Voici les termes mêmes dans lesquels le duc daigna répondre par une lettre autographe à la Société Royale pour la remercier de la confiance qu'elle lui témoigna en l'appelant à la présidence d'honneur (L'original est conservé dans les Archives de la Compagnie):

«Välborne, idle och hóglürde Herrar ledamöter af Kongl. Vetenskaps Societeten 1 Upsala!

«Jag tackar Kongl. Vetenskaps Societeten fór dess genom bref ytrade vünskap och fórtroende att til mig updraga styrelsen af et vittert och nyttigt samfund, til hvars fórdel och förkofran jag vist ónskar nágot kunna bidraga, som jag med fullkommeligt nóje och välbehag samma fórtroende ärkänner och emottager; ónskande for öfrigt att, som jag icke känner Kongliga Societeten till sin fórsta inrüttning, mig behórig del af dess statuter och áliggande göremäl meddelas matte. Förblifver

Kongl. Vetenskaps Societetens altid vàl affectionerade (signé) CARL.»

Le 9 Juin 1792, la Société fut honorée de la présence de Son Altesse; elle saisit cette occasion pour informer son président honoraire qu'elle ne jouissait plus de la franchise postale que les lettres patentes du 11 Novembre 1728 lui avaient accordée pour la correspondance intérieure et étrangére ei de plus, que le droit que ce méme décret royal lui assurait de recevoir ün exemplaire de tout ce qui s'imprimerait en Suéde n'avait amené aucun résultat. Son Altesse daigna permettre à la Société de lui adresser dorénavant par écrit toutes ses communications. Puis, le due se fit mon- trer par un membre de la Société Royale, ZIERVOGEL, pharmacien de la Cour, toutes les collections d'histoire naturelle dont celui-ci avait fait présent à la savante Compagnie.

Essar SUR LA Soc. DES Sc. p'ÜrsaAr. 29

aprés que son frére ainé, le prince royal Gustave, devint Chancelier de l'Université d'Upsal: la Suède offrit alors le beau et rare spectacle de deux fréres, fils de roi, présidant en móme temps aux destinées lun de la plus ancienne université et l'autre de la plus ancienne association sclentifique du pays. Mais il fut court: dix années n'étaient pas écoulées que la Chancellerie fut vacante et Gustave devint roi; mais CHARLES, qui, aprés les événements si funestes à son frère, à son neveu et à la patrie, monta enfin sur le tróne, conserva comme roi et jusqu'à sa mort survenue en 1818 c'est-à-dire plus d'un demi-siécle la présidence d'honneur de la Société Royale des Sciences d'Upsal.

La Compagnie se souviendra toujours avec reconnaissance que c'est grâce à la générosité de son Altesse quelle fut mise en état de commencer en 1773 la publication de ses Nova Acta et lorsqu'elle se reporte par la pensée vers ces temps difficiles que traversa heureusement notre patrie, la noble action du duc CHARLES lui apparait comme un point brillant dans son histoire. Les favorables dispositions qui animaient l'auguste président envers la Société sont encore attestées par le fait «qu'il garda toujours comme un de ses plus chers souvenirs la satisfaction qu'il éprouva dans sa jeunesse, alors que la Société l'élut à l'unanimité son Praeses illustris.» A son avénement, il déclara «vouloir conserver comme par le passé et jusquà la fin de sa vie la supréme direction de la première association scientifique qui l'eüt honoré d'une si flatteuse dis- tinction.»

En souvenir de la présidence semi-séculaire de Cuarues XIII, la Société Royale fit frapper en 1815 une médaille dont l'inscription: Primus amor Phæbi, explique comme le dit Scuréprr «le symbole du laurier, qui fut le premier amour d'Apollon, avant quil prit en mains les rénes du char du soleil.»

Son Altesse Royale, le prince royal Oscar, fut à la fois, comme les deux premiers Præsides illustres de la Société, Chancelier de l'Uni- versité d'Upsal et président honoraire -de la Société Royale des Sciences. Il fut nommé à ces dernières fonctions en 1818 et, six ans après, à celles de Chancelier: à son avénement au trône en 1844, Oscar I” renonça au fauteuil de la présidence d'honneur qu'il avait occupé pendant vingt-six

90 O. Gras,

ans. Entre autres témoignages de son auguste bienveillance envers l'association, il faut citer la subvention que Son Altesse daigna accorder à l’aide (amanuens) infatigable de la Société, G. MARKLIN, pour que celui-ci pit entreprendre différents voyages dans l'intérieur de la Suède au point de vue des sciences naturelles.

Le 16 Novembre 1844, Son Altesse Royale, le prince héréditaire Gustave, duc d’UPLAND, prit possession du fauteuil de Praeses illustris de la Société, et la même année, son frère ainé, le prince royal CHARLES, fut placé à la tête de la Chancellerie de l'Université d'Upsal, événe- ment qui dans les annales de ces deux institutions savantes rappelle le souvenir du partage analogue qui eut lieu quatre-vingts ans auparavant entre le successeur au trône royal d'alors et son frère cadet. La dernière des séances de la Société à laquelle Son Altesse Royale daigna assister fut celle du 6 Décembre 1851. Le prince Gustave fut enlevé dans la fleur de sa jeunesse et, humainement parlant, trop tót pour les espérances quil faisait entrevoir.

Rarement un jeune prince fut lobjet d'un deuil aussi profond et aussi général. Pleuré dans le palais du roi comme le meilleur des fils et des frères et par la nation entière comme un modèle de tout ce qu'il y a de beau, de vrai et de bien, Gustave fut vivement regretté aussi par la savante Compagnie qui avait eu l'honneur et le bonheur de lui confier la suprême direction de ses intérêts. Également doué sous le rapport de l'esprit et du cœur comme sous celui des charmes extérieurs de sa personne, il avait su se concilier et conserver l'affection générale. Sa carrière fut courte, mais rien ne vint en troubler la pureté ni la joie, car elle fut remplie par la religion, consacrée à l'art, à la science et embrasée par lamitié. Pour celui qui a eu le bonheur de jouir, ne füt- ce que dans de rares et trop courts instants, du commerce toujours élevé et vivifiant de l'auguste président de la Société, ce meminisse juvabit est une douce consolation et comme le dit Havamal: «Immortel sera le souvenir de celui qui s'en est acquis un bon.»

Son Altesse Royale Oscar FREDERIC, prince héréditaire de Suède et de Norvége, duc d'Ostrogothie, qui fut premier membre honoraire de la Société pendant plusieurs années, succéda en 1853 à son frére ainé

Essal SUR LA Soc. DES Sc. p'Üpsar. 31

le prince Gustave en qualité de Prases illustris et le premier volume de la troisième série des Nova Acta est orné du nom d'Oscan FRÉDÉRIC et de son nouveau titre, aussi peut-on dire avec raison de cette nouvelle série: nomen et omen habet. Son Altesse occupa le fauteuil de la présidence d'honneur jusqu'en 1872 c'est-à-dire pendant l'époque la plus féconde peut-être de la Société Royale —, alors qu'Elle monta sur le trône, à la mort de son frére CHARLES XV qui fut vivement et universellement pleuré dans les deux royaumes unis. à Sa Majesté Oscar II n'a pas refusé sa faveur à l'association dont Elle fut le præses illustris durant dix-neuf ans, qu'Elle encouragea par ses subventions et qu'Elle honora et anima souvent en prenant une part active aux séances de la Société et, en renongant à la présidence honoraire, loin de mettre un terme au généreux intérét qu'Elle témoigna toujours à la savante Compagnie, Sa Majesté daigna la prendre sous sa

haute protection en qualité de Patronus augustissimus.

Les fonctionnaires de la Société Royale se composent du Secrétaire, du Trésorier et du Bibliothécaire.

Au sujet des fonctions du Secrétaire’), PROSPERIN nous dit, page 57, «quà lexemple de la plupart des associations scientifiques, la Société d'Upsal a considéré ces fonctions comme perpétuelles» et d’après la dé-

1) Les Réglements de la Société Royale des Sciences sanctionnés par Sa Majesté le 11 novembre 1728 renferment les clauses suivantes relativement aux charges in- combant au secrétaire:

«§ 8. Les fonctions du secrétaire consistent à rédiger le procés-verbal des séances et en outre à entretenir, sur l'ordre de la Société et en son nom, la corres- pondance intérieure et étrangère, à conserver et à classer tous les actes et documents appartenant à la Société, en les pourvoyant des registres et journaux qui les concer- nent. Si la Société recevait de la province des communications écrites en suédois qui fussent jugées dignes d'étre livrées à l'impression, il doit se charger de les faire traduire en latin. De plus, il doit rendre compte en particulier des ouvrages de mathématiques et de physique paraissant en Suéde. Enfin, il lui appartient ainsi qu'à un autre membre de la Société de toucher et de conserver les fonds de la Compagnie, de les employer aux besoins courants suivant la décision des membres réunis, mais non sans l'autorisation du Preses illustris lorsqu'il s'agit de grandes dépenses; tous les ans, il doit rendre compte de l'emploide ces fonds. Pour que le secrétaire puisse remplir avee plus de facilité les charges qui lui incombent, la Société lui adjoint un aide (amamuens).»

SIE TS

32 O. Gras,

cision prise par la Compagnie le 23 septembre 1874, cette charge n’est pas liée à l'une des trois classes de la Société et le membre élu à ces fonctions doit être regardé comme Secrétaire perpétuel, c'est-à-dire nommé pour tout le temps qu'il sera disposé à remplir cette charge.»

Si nous ne comptons pas Eric DBzwzELiUS le jeune, que nous avons déjà mentionné comme «le fondateur, le principal membre, le président et le secrétaire de la Société», celle-ci n’a jamais eu à proprement parler de président.

La premiére séance ordinaire de la Société eut lieu le 26 novembre 1719 et les procés-verbaux qui furent régulitrement dressés par les secré- taires à partir de ce jour forment six volumes in-folio et se trouvent tous, sauf ceux des années 1733 à 1737, dans les Archives de la Société. Ceux qui se rapportent aux dix premiéres années de l'existence de la Compagnie nous montrent que Eric BENZELIUS a été l’âme des séances et qu'aucun membre n'y a été plus assidu que Eric Burman.

Pour éviter des longueurs inutiles et ne pas nous écarter de notre sujet, comme nous pourrions y être entraîné en insérant des biographies dans cet exposé des destinées de la Société Royale, nous nous bornerons à la nomenclature de ses secrétaires, en l’accompagnant de la simple mention du temps quils ont été en charge, de leurs fonctions à l'Uni- versité et de la date de leur naissance et de leur mort. Nous avons dit plus haut ce qui justifiait l'exception faite en faveur d'Eric BENZELIUS et d’AnprE CELsiUus. Voici cette liste:

Eric BEnzELIUS le jeune, voyez page 5.

Eric Burman, astronomiæ prof., le 23 septembre 1692, f le 3 novembre 1729, secrétaire de la Société Royale en 1720? 5.

ANDRE CELSIUS, astron. prof., le 27 novembre 1701, f le 25 avril 1744, secrétaire le 9 janvier 1725—1744 ^.

1) Le procès-verbal du 11 décembre 1719 nous apprend que «Jacon BuRMAN, étudiant en médecine, fut chargé de rédiger les procès-verbaux»; c'était le frère d'Eric Burman; il entra en fonctions dès le 18 du même mois.

?) Le dernier procés-verbal qu'il ait rédigé avant son départ pour l'étranger porte la date du 24 avril 1732 et, le 9 novembre de cette même année, nous voyons le D' Nits Rosén (anobli Rosin von RosENsTEIN) remplir l'office de secrétaire, pro- bablement par suite de quelque empéchement pour KLINGENSTJERNA, dont le premier

ESSAI SUR LA Soc. DES Sc. D'UPSsAL. 33

(Pendant les voyages de Cezsius à l'étranger, la charge de secrétaire

fut confiée par intérim à

SAMUEL KLINGENSTJERNA, physices prof., n6 1698, T 1765, de 1732 à 1733, et à

JEAN IHRE, eloqu. et polit. prof. Skyttean., 1707, f 1780, de 1733 à 1737).

CHARLES von Linse l'aîné, botanices prof., le 13 Mai 1707 (vieux style), T le 10 Janvier 1778 (nouveau style); secrétaire de 1744 à 1767.

CHARLES AunrviLLIUS, LL. OO. prof. le 16 Aoát 1717, T le 19 Janvier 1786, secrétaire de 1767—1780.

‘Eric PROSPERIN, astron. prof., le 25 Juillet 1739, f le 4 Avril 1803,

secrétaire le 9 Octobre 1786—1803.

FABIAN AURIVILLIUS, hist. litterar. prof., le 10 Décembre 1756, f le 14 Novembre 1829, secrétaire le 16 Avril 1803—1829.

Jöns SVANBERG, mathematum prof., le 6 Juillet 1771, T le 15 Janvier 1851, secrétaire le 2 Décembre 1829—1843.

Ers Fries, economic et botanices prof., le 15 Août 1794, secrétaire le 27 Mai 1843—1867.

ANDRÉ Jonas ÅNGSTRÖM, physices prof., le 14 Août 1814, T le 21 Juin 1874, secrétaire le 19 Novembre 1867—1874.

OLor Gras, medicine theor. et pract. prof., le 14 Novembre 1812, secrétaire le 23 Septembre 1874.

Si nous omettons Eric BENZELIUS, qui remplit à la fois toutes les fonctions de la Société, et que nous comptions comme secrétaires KLINGEN- STJERNA et IHRE, nommés par intérim en l'absence de Czrsius pendant les années 1732 à 1737, nous voyons que la charge de secrétaire est échue à 3 astronomes, 2 botanistes, 2 linguistes, 1 httérateur, 1 mathé- maticien, 2 physiciens et 1 médecin.

Les fonctions de trésorier sont de date récente et rentrérent jusqu'en 1829 dans les attributions du secrétaire, car, on s'en souvient, le décret royal du 11 Novembre 1728 charge celui-ci, non-seulement de la rédaction des procès-verbaux et de la correspondance intérieure et étrangère, de la

conservation et du classement des actes et documents, mais encore de

procès-verbal est daté du 10 Février 1733. Le journal des séances de la Société hoyale offre une lacune pendant prés de quatre ans, à partir du 29 Octobre 1733

mom

jusqu'au 28 Septembre 1737.

Nova Acta Reg. Soc. Sc. Ups. Ser. III. b

34 . O. Gras,

la conservation des fonds de la Société, dont il doit rendre compte an- nuellement: un aide lui est adjoint à cet effet.

L'équité réclamait qu'on ne regardát plus comme un poste purement honorifique des fonctions aussi étendues que pénibles et pleines de res- ponsabilité, lorsqu'elles étaient remplies par un homme zélé autant que consciencieux tel que FABIAN AURIVILLIUS: tous les membres s’accorderent sur la nécessité d'allouer désormais une certaine compensation pécuniaire au membre revótu de cette charge. Dans sa séance du 30 Mai 1816, la Société, «considérant qu'elle possédait des ressources suffisantes, résolut par reconnaissance de la peine que son secrétaire s'était donnée depuis douze ans pour le soin des affaires de la Compagnie, de lui voter un traitement annuel de 200 Riksdaler Banco (soit 400 francs environ), à partir de 1815.»

Lorsque le professeur Jóns SVANBERG fut élu secrétaire, le 2 Dé- cembre 1829 à la mort d’AurivizLius, il accepta cette marque de con- fiance, mais «à la condition d'étre exempté de tout soin des affaires finan- cières de la Société.»

La Compagnie approuva cette restriction et le divorce fut ainsi conclu entre les fonctions de secrétaire et celles de trésorier. Le méme jour, PIERRE SJÖBRING, professeur de langues orientales, fut élu Trésorier de la Société’).

1) Le procès-verbal de cette même séance nous apprend aussi que «par suite du partage des fonctions attribuées jusque-là au secrétaire, l'on regarda comme équi- table et l'on décida de faire dorénavant deux parts égales des 200 Riksdaler Banco alloués jusqu'alors au membre revêtu de cette charge, de sorte que celui-ci et le tré- sorier toucheraient désormais chacun 100 Riksd. B? par an.»

A l'occasion de ces nouvelles dispositions, ainsi qu'à la suite de différents changements apportés pendant le cours d'un siècle aux statuts de la Société Royale, qui demandaient à étre modifiés en quelque mesure, le ci-devant Gouverneur et com- mandeur Hans JArra, les professeurs E. G. GewrrR et L. P. WarwsTEDT et le se- crétaire JÖNS SVANBERG, se chargérent dans la même séance de les réviser et de les soumettre sous une meilleure forme à l'approbation de la Société. Le réglement du 22 Décembre 1831 en vigueur pour l'élection des membres en fut probablement un des fruits, mais il n'est fait aucune mention des fonctions du trésorier dans le procès-verbal. En revanche, les statuts imprimés en 1858 qui règlent la publication des acta de la Société Royale, formulent ainsi dans le $ 3 les devoirs du Trésorier:

«Le Trésorier rend compte, à la séance annuelle, de son administration des fonds de la Société et indique le montant de la somme dont la Compagnie peut dis-

Essaı SUR LA Soc. pres Sc. p'UrsAL. 35

Le professeur ELras Fries succéda le 30 Novembre 1841 au pro- fesseur SJóbRING dans la charge de trésorier: il occupa ces fonctions jusqu'au 27 Mai 1843, jour ou il fut élu secrétaire de la Société. JACOB Evovarn Boiirutus, professeur de droit romain, le remplaça le 3 Juin 1843 et resta en charge jusqu'à sa mort. CHARLES JEAN MALMSTEN professeur des mathematiques fut élu trésorier le 15 Septembre 1849 et après sa nomination au Conseil d'État et son départ d’Upsal, la Société confia le 19 Février 1859, le soin de gérer ses biens à FRÉDÉRIC EMILE SUNDEVALL, professeur d'anatomie et de physiologie, que la maladie obligea, le 7 Avril 1877, à donner sa démission aprés 18 ans d'exercice; AUGUSTE AL- MÉN, professeur de chimie médicale, fut nommé aux fonctions de trésorier le 18 du méme mois et de la móme année.

Pour ce qui est des aides (amanuenser) de la Société, on voit que le premier en date est A. Czrsivs, nommé le 28 Janvier 1724. Norpin dit de lui et de KrixaENsToERNA dans les Mémoires de l'Académie Suédoise (III partie, 1796, page 144) «que ces jeunes gens furent d'abord admis à assister le secrétaire de la Société Royale d'Upsal et que ce premier pas semble les avoir heureusement conduits sur la voie de la science ils se distinguérent depuis comme maitres: dans cette position, ils comprirent bientôt aussi l'utilité de la correspondance avec les savants de l'Europe, quils ne manquérent Jamais d'entretenir par la suite pendant et aprés leurs voyages à létranger pour leur développement scientifique et la gloire de la patrie.»

Nos lecteurs se souviennent que le décret Royal du 15 Janvier 1742 amplifiant les statuts de la Société lui accorde le droit d'admettre

en son sein un Adjunctus Societatis, auquel incombe en particulier le soin

poser l’année suivante pour éditer les Acta, après quoi la Société prend une décision à cet égard.»

Le procés-verbal de la séance du 12 Février 1870 mentioune que la Compagnie adopta la proposition suivante émise par son secrétaire ct relative au trésorier: «Le trésorier ne peut payer aucune facture se rapportant à l’activité littéraire de la Société, avant qu'elle ait été vue et approuvée, et, pour preuve que cette condition a été remplie, que le secrétaire y ait apposé son visa.»

Le 8 Avril 1854, il fut décidé que le traitement annuel du secrétaire serait égal à celui du trésorier, c'est-à-dire de 200 Riksdaler Banco (environ 400 francs); mais les procés-verbaux ne nous apprennent pas quand les honoraires du trésorier ont été

augmentés de 100 à 200 Riksdaler. 2

36 O. Gras,

de rédiger les Notices suédoises sur les travaux des savants; nous avons déjà dit le sort malencontreux de cette publication qui parut une année

^ D Le

grâce à O. Czrsivs le jeune, et il ne nous reste rien à ajouter sur les tra- vaux de ces adjoints relativement à leur but proprement dit. Le procés- verbal du 19 Décembre 1791 nous apprend que Fare Burman, maitre és arts, a été appelé aux fonctions d'adjoint.

Les collections ZIERVOGEL et GYLLENHAAL dont nous parlerons plus loin

avalent été léguées à la Société à la condition expresse qu'elle veillerait à leur conservation. Tant que ZIERVOGEL vécut, il se chargea lui- même de ce soin, qui, à sa mort, fut dévolu à la Société. Les professeurs Murray, TuuxBERG et Acrez élaborèrent alors un projet d'instructions pour un futur conservateur des cabinets et collections d'histoire naturelle de la Société Royale et celle-ci l'adopta dans sa séance du 27 Avril 17935.

SAMUEL LILLJEBLAD, philosophie magister, fut nommé Adjoint de la Société le 30 Avril 1793 et il en remplit les fonctions jusqu'à ce quil occupât la chaire d'économie pratique; son successeur fut LAURENT HALL- STRÖM, philosophie magister (le 3 Novembre 1802). Lorsque celui-ci fut nommé lecteur au collége de Gefle, la Société choisit comme son adjoint GEORGES WAHLENBERG, docteur en médecine et aide-naturaliste au Muséum de l'Université d'Upsal: celui-ci resta en charge jusqu'à sa nomination à la chaire de médecine et de botanique; la Compagnie appela alors à ces fonctions (le 2 Décembre 1829) Gagriez MARKLIN?), aide-naturaliste comme

1) Les instructions destinées au Conservateur ou adjoint le la Société Royale lui prescrivent non-seulement de veiller aux collections d'histoire naturelle, mais encore à la bibliothèque. Elles sont trós-détaillées dans leurs XV $6; le dernier renferme les dispositions relatives au traitement de cet adjoint.

?) Fils de pauvres paysans, MARKLIN naquit ce 1* Juillet 1777 dans la paroisse de Skellefteà (gouvernement de Vestrobothnie). Sa vie fut tout entière consacrée à amasser non de l'or et des biens, mais des objets d'histoire naturelle et des livres (entre autres des dissertations, discours et programmes académiques) Il passait ordinairement l'hiver à Upsal, pour classer et nettoyer le produit de ses collections recueillies pendant les voyages qu'il entreprenait l'été en Suède et à l'étranger. On pourrait dire de lui que sa longue carrière ne fut qu'une excursion d'été pour- suivie sans interruption dans la mature. Le fruit de son infatigable activité, que n'entrava jamais la maladie, se trouve dans les riches collections d'histoire natu- relle et la précieuse bibliothéque embrassant tous les domaines de l'exploration de la nature, dont il fit présent à l'Université d'Upsal et qui sont conservées actuellement

TS

-Essar SUR LA Soc. DES Sc. D'ÜPsar. 37

son prédécesseur à l’Université: le choléra vint larracher à ce poste à Page de 80 ans, en Septembre 1857.

Le 8 Mars 1858, la Société décida à l’occasion de la mort de ce dernier et pour des motifs dont il sera question plus loin, que les fonc- tions d'adjoint seraient abolies pour être remplacées par celles de Biblio- thécaire, auquel serait alloué le même traitement, c'est-à-dire 300 Riksdaler hiksmynt par an; un projet d'instructions destinées au futur bibliothécaire fut adopté dans la même séance?)

ADRIEN THENGBERG, philosophie magister, fut chargé le même jour des fonctions de bibliothécaire et les remplit jusqu'à sa mort. Elles furent ensuite confiées le 8 Février 1860 à Rogert THALÉN, alors docens, aujour-

d'hui professeur de physique, qui les exerce encore actuellement.

C DONATIONS BAITES A LA SOCIETE ROYALE DES SCIENCES,

SES COLLECTIONS ET SA SITUATION FINANCIERE.

Pendant le premier siècle de l'existence de la Société Royale, et

surtout durant la premiére moitié, les ressources de l'association ne lais-

dans la coupole du Gustavianum de l'Académie, ancien amphithéâtre d'anatomie d'Oror RupBecx l'aîné, qui porte aujourd'hui en souvenir du donateur le nom de Museum Marklinianum.

Ce musée fut donné directement à l'Université d'Upsal, tandis que la fondation Marklin, provenant de la vente des programmes et des dissertations et dont il sera question dans le chapitre suivant, peut être considérée comme un don fait indirecte- ment par l'infatigable naturaliste à la Société Royale des Sciences.

Lorsque Marklin fut promu, le 4 Juin 1857, au grade de docteur en philoso- phie honoris causa il n'avait jamais passé par les degrés intermédiaires le pro- fesseur C. W. BÖTTIGER, qui était chargé de la promotion de cette année-là. le peignit avec autant d'esprit que de justesse comme «l'étudiant octogénaire aux besoins les plus restreints et aux collections les plus riches.»

1) «Les fonctions du Bibliothécaire consistent 1 àsurveiller les biens meubles, la bibliothèque, les archives et les collections de la Société; 29 à recevoir et à insérer dans un catalogue annuel tous les ouvrages destinés à la

bibliothéque; à veiller à la distribution des Acta à toutes les associations savantes avec laquelle la Société se trouve en relations;

38 () STIL ARS:

sèrent pas que d’être fort restreintes et plus d'une fois même insuffisantes. Les membres étaient Joyeux et tristes à la fois: ils éprouvaient une vive et légitime satisfaction en travaillant au service de la culture scientifique; mais ils ne ressentaient pas une douleur moins profonde de ne posséder aucun moyen de faire connaitre les fruits de leurs travaux.

Mais pouvait-on espérer d'acquérir les fonds nécessaires dans un pays tel que la Suàde d'alors? Se croiser les bras et attendre dans loisiveté des temps propices, c'était loin de la pensée du fondateur qui avait choisi pour devise: »T'u ne cede malis, sed contra audentior ito!» Eric BENZELIUS le jeune et plus tard Anpr& CELsius s'efforcérent sans relâche de procurer à la Société les ressources dont elle sentait un si pressant besoin. C'est gráce au premier que la Société s'adressa en 1716 à la reine ULRIQUE ÉL&oNonE en sollicitant, pour subvenir aux nécessités de la Compagnie, le droit de déterrer et de vendre les tuyaux de fonte dont on s'était servi pour la conduite des eaux établie par O. RupBecx l'aîné et qui avaient amené l'eau du moulin situé au bord du Fyris jusqu'au cháteau méme. La demande fut accordée et la vente des tuyaux rapporta à la Compagnie, comme nous l'avons déjà dit, la somme de 8,977 «daler 1'| óre kopparmynt.»

Un autre essai de se procurer les sommes indispensables pour la publication des Acta est encore à Eric BENZELIUS: sur son invitation, la Société adressa en 1725 une pétition au Roi pour solliciter que Sa Majesté lui aecordát à elle seule le droit d'éditer des almanachs dans le

à veiller et à participer à la correspondance avec les sociétés scientifiques ou les partieuliers pour les affaires de la Compagnie;

à aider au prêt des ouvrages de la bibliothèque, laquelle doit être ouverte au moins deux fois par mois à des jours et heures fixes.

+

»Comme le Bibliothécaire est chargé en outre de dresser un catalogue général de la bibliothèque, de corriger les épreuves, etc., il a droit à un traitement spécial.»

1) Cet aqueduc souterrain fut posé par O. RupBeck l'aîné dés 1662, mais faute d'entretien il fut bientôt hors de service. Il amenait l’eau aux différentes parties de la ville jusqu'au Jardin botanique que possédait alors et que possède encore l'Univer- sité prés du Svartbäck; la longueur des tuyaux de bois forés qu'on avait établis est évaluée à 4,230 aunes, «non compris les tuyaux de métal qui conduisent l'eau jusqu'au Chateau.» Voy. Lettre d’OLoF RupBeck au Chancelier de l'Académie, comte MAGNUS DE LA GanDIE, en date du 7 Juillet 1662 et Compte-rendu du méme en 1685.

Cw quam Qu me

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Essar sur LA Soc. pes Sc. p'Ürsar. 39

royaume; ce monopole, disait la supplique, aurait pour conséquence: «une plus grande exactitude dans les indications de ces almanachs et l'élimi- nation de toutes les conjectures sans fondement et conduisant à la super- stition qu'on y rencontre d'ordinaire, erreurs qui ne peuvent étre effacées à l'honneur de la nation sans porter atteinte aux auteurs ou aux éditeurs, tant que ces almanachs sont publiés par plusieurs personnes.» Nous ne savons si cette pétition a jamais reçu de réponse; mais il est de fait que les membres de la Société prièrent en 1738 leur Preses illustris d'agir en leur faveur auprès de Sa Majesté, «afin qu'ils obtinssent ou le privi- lége d'éditer seuls des almanachs dans le royaume, ou bien qu'aucun al- manach ne se vendit sans être revêtu du sceau de la Société, moyennant un droit de timbre de 3 óre (monnaie de cuivre) par exemplaire.»

La Société ne réussit pas davantage à obtenir lautorisation d'em- ployer les briques provenant de la partie incendiée du Cháteau, ni celle de prélever une certaine portion des droits perçus sur les ventes aux en- chéres de livres, et la franchise postale qui lui avait été accordée en 1726 lui fut refusée à partir de 1782 pour la correspondance étrangère. La derniére demande de la Société qui visait à un but scientifique tout en

. impliquant un avantage pécuniaire, fut présentée par ANDRE CELSIUS

aux États du Royaume en 1731; mais nous avons vu qu'elle eut le móme sort que toutes les autres. Bref, les revenus que produisit la vente des tuyaux de fonte, furent les seuls dont la Société Royale pát jouir de la part de l'État.

La situation financitre de la Compagnie ne laissa done pas que d'être fort précaire pendant les premières années de son existence jusqu'à ce que la libéralité des particuliers vint lever les obstacles qui s'oppo- saient à la publication des Acta. Jusque-là le recueil de la Compagnie n'était imprimé qu'aux frais des membres eux-mêmes l'éditeur n'aecordait que 120 daler par an et il fut méme question de faire payer ceux qui désiraient une mention ou une critique de leurs ouvrages dans les Acta. Comme preuve de la pénurie ot se trouvait la Société, nous nous bor- nerons A un simple fait relaté dans le procès-verbal du 15 Avril 1730, § 2: «Remis de la part de l'étudiant en médecine Caroli Linnæi disputatio

botanico-physica de nuptiis et sexu plantarum, $n qua recentiorum placita et

40 O. Gras,

observationes recensentur, dans laquelle la Société reconnut les études solides de l'auteur et ses profondes connaissances en botanique et elle exprima le vœu que cette dissertation pût être livrée à l'impression.» Les fonds lui manquérent pour réaliser ce désir.

La Société eut encore à combattre durant bien des années contre ces embarras pécuniaires, au détriment de la publication de ces Aeta toujours retardés et même une fois longtemps interrompus, comme nos lecteurs se le rappellent. Enfin, gráce à la large subvention que lui aecorda son président honoraire, le duc CHARLES de SÖDERMANLAND, elle fut en état de reprendre limpression de ses Mémoires avec le titre qu'ils por- tent encore aujourd'hui.

En 1778 et en 1780, la Société regut de donateurs qui voulurent garder l'anonyme la somme de 366 Riksdaler 32 skilling specie.

Mais à brebis tondue Dieu mesure le vent: la Société Royale en fit bientôt l'expérience. Deux de ses fervents amis, le pharmacien de la Cour FRÉDÉRIC ZIERVOGEL et le maitre des mines JEAN ABRAHAM GYLLEN- HAAL, tous deux profondément attachés à létude de la nature et vivement intéressés aux efforts de la savante Compagnie dont ils déploraient la pénible situation économique, résolurent le 18 Mai 1783 de lui faire don d'un capital de «4,613 Riksdaler 15 skilling et 4 rundstycken specie», ainsi que de leurs collections d'histoire naturelle et de leurs bibliothèques. De plus, GYLLEN- HAAL acheta l’ancienne maison du professeur JEAN SCHEFFER et le terrain y attenant, dans le dessein d'y établir le siége de la Société des Sciences et ses collections. GyLLENHAAL descendit dans la tombe en 1788 avant. d'avoir vu son ceuvre achevée: à sa mort, la digne demeure. dont il s'était proposé de doter la Société n'avait encore qu'une aile seulement, et elle n'échappa même qu'à grand’peine à l'incendie qui ravagea en 1809 la plus grande partie du quartier ot elle est située. La Compagnie néanmoins s'en servit telle quelle jusqu'en 1860, date de la construction actuelle. Les modifications apportées à la maison principale influèrent aussi sur la destination du petit pavillon qui se trouve dans la cour: c'était primitivement le musée de ScHEFFER, puis la Société y installa sa bibliothèque et maintenant que celle-ci a été réunie à celle de l'Université

et transportée dans le grand édifice qui porte le nom de Carolina redi-

Essar SUR LA Soc. DES Sc. p'Ursar. 41

viva la Compagnie ne conserve chez elle que les Mémoires des Sociétés savantes de l'étranger le pavillon sert de demeure au concierge. ZIERVOGEL ne survécut que quatre ans à son ami et, jusqu'à la fin de sa vie (1792), il fut occupé du som et du classement des collections qui étaient le fruit de l'amour que GYLLENHAAL et lui avaient éprouvé pour les sciences naturelles et de leur zéle à servir aux progrés de la Société Royale. Les portraits de ces deux bienfaiteurs de la Société des Sciences se trouvent dans la salle des séances de la Compagnie’). L'ordre chronologique nous améne à parler aprés cette donation de la fondation de la veuve de Linné, Sara ErisABsETH Momus, en date

1) Les documents relatifs à la donation ZIERVOGEL-GYLLENHAAL se trouvent con- signés en copie dans les procès-verbaux de la Société des Sciences pour les séances du 22 Janvier et 21 Octobre 1789, 20 Mai 1790, 4 et 10 Octobre 1792.

Cette donation comprenait non-seulement le capital que nous avons mentionné, ainsi que la maison et le terrain, mais encore de nombreux ouvrages relatifs aux dif- férentes branches des sciences naturelles et les collections suivantes:

l. Collection de plantes;

2. » » coquillages;

Qu » d'insectes;

4. » de minéraux;

5. » » pétrifications;

6. » d'ambre;

d. » de bois;

8. » de matière médicale.

Le 8 Mars 1858, la Société décida au sujet de ces collections que, «comme il est inutile d'en posséder d'une nature aussi hétérogène sans disposer des moyens né- cessaires à leur entretien et à leur développement et d’autre part, considérant que celles des institutions universitaires sont à la fois plus riches et d’un accès plus facile, elle ne conserverait que la bibliothèque de la Société, comme supplément important de la Bibliothèque académique en ce qui concerne les Mémoires édités par les associations scientifiques en relations avec elle;

la collection de fossiles, comme renfermant les types des pétrifications décrites dans les Acta de la Société, et

peut-étre aussi la collection d'ambre comme étant d'une valeur considérable.

»La collection entomologique GYLLENHAAL devait être confiée au Musée zoolo- gique d'Upsal à titre de dépót.

Tout ce que les intendants des institutions savantes de l'Université considère- raient comme digne de figurer dans leurs collections leur serait remis gratuitement par la Société. En revanche, tout ce qui ne pourrait pas faire partie d'une collection scientifique serait mis en vente.»

Nova Acta Reg. Soc. Sc. Ups. Ser. III. 6

42 O. Gras,

de Hammarby le 8 Septembre 1803 et s'élevant à la somme de 333 Riks- daler 16 skilling specie" et une copie de l'acte de donation est insérée dans le procés-verbal de la séance du 15 Juin 1805. La donatrice émet le vœu que lorsque le capital se sera accru, la rente en soit distribuée comme prix de la Société le 13 Mai, anniversaire de naissance de son mari, au meilleur Mémoire adressé à la savante Compagnie en réponse à la question de concours proposée par celle-ci et «qui doit se rapporter», dans lintention de la donatrice, «à la géographie physique et naturelle de la Suéde avec application à l'économie rurale» Mais si la Société ne recevait pas de Mémoire qui lui parût digne d’être couronné, elle peut accorder ce prix à un autre ouvrage remis à la Compagnie ou déjà im- primé, sil sert d'une maniére remarquable à éclairer un sujet parti- culier des sciences en question. La donatrice y range aussi des rela- tions de voyages se rapportant aux provinces de la Suède ou les topo- graphies dues à des auteurs initiés aux sciences naturelles et à la phy- sique, à la condition toutefois que le prix ne sera pas consacré à sub- venir aux frais du voyage, mais accordé à une relation déjà remise à la Compagnie ou même imprimée, avant que l’auteur puisse être admis au concours.»

La fondation Linni se vit augmentée, d’après le procès-verbal du 20 Décembre 1806, de cent trente Riksdaler Rgd (ou 130 couronnes) que la Faculté de médecine remit à la Société Royale comme boni des fonds recueillis pour l'érection du monument de Linné dans la cathédrale d'Upsal. L'année suivante, lorsque l'Université d'Upsal célébra le centième anni-

1) La veuve de LiNNÉ s'exprime ainsi entre autres dans sa lettre de donation: «... de veux aussi contribuer pour ma part à ce que la postérité conserve le sou- venir de LiwNÉ et désire le faire d'une manière qui s'accorde avec une pensée qu'il a souvent exprimée. Ceux qui ont connu mon mari de son vivant doivent se rappeler que deux choses étaient particulièrement l'objet de ses vœux. C'était d'une part le progrés de la science qu'il cultiva avec un zèle infatigable et, d’après des juges com- pétents, avec succès. Il y mettait d'autant plus de valeur qu'il croyait qu'aucune autre branche des connaissances humaines n'était plus utile à l'homme et, ce qui plus est, plus propre à faire éclater la sagesse et la bonté du Créateur. L'autre objet de son ambition, c'était le progrés de la patrie, conséquence indubitable d'une connais- sance plus profonde du pays. L'amour que mon mari portait à sa patrie est suffi- samment prouvé par le fait qu'll renonga par pur attachement à la Suéde aux offres les plus avantageuses qui lui furent adressées par les pays étrangers . .

EssAI SUR LA Soc. DES Sc. D'UPsAL. 43

versaire de naissance du grand naturaliste en inaugurant la nouvelle Orangerie, la Société des Sciences reçut des trois filles de Linné, d’après le procés-verbal du 29 Mai 1807, la somme de 333 Riksdaler 16 skilling specie ou 1,333 couronnes de la monnaie actuelle à condition de les employer au prix fondé par leur mére.

Il faut rappeler aussi avec reconnaissance qu'un des membres honoraires de la savante Compagnie, Penr Tuam de Dagsnäs, qui mourut en 1820 à láge de 83 ans, contribua pour une large part en différentes oecasions à la publication des Acta de la Société Royale.

Le 17 Mars 1858, Son Altesse Royale le prince Oscar, alors Præses illustris, daigna fonder un prix annuel de 300 couronnes, qui fut décerné à plusieurs lauréats que nous mentionnerons plus loin.

Le même jour, le Gouverneur d'Upland, baron ROBERT von Kramer, membre honoraire de la Société Royale, fit connaitre son intention d'accorder à la Société Royale la somme de 300 Rdr. Riksgäld ou couronnes par an. Le § 4 du procès-verbal de la séance tenue le 1” Février 1868 nous rapporte que «l'ancien Gouverneur d’Upland, etc., baron R. von Kramer, qui, dés son admission au sein de la Société Royale des Sciences d'Upsal, s'est vivement intéressé à ses travaux et a contribué en différentes occasions à ses progrés par de généreuses subventions, a fait encore don à la Compagnie d'une somme de neuf cents Riksdaler Riksmynt le 24 Janvier dernier. Grâce à cette nouvelle preuve de la libéralité de M. le baron von Kramer et aux précédentes, ses donations à la Société Royale se sont élevées à 3000 Riksdaler Riksmynt ou plus de 4,000 francs.»

Le 11 Novembre 1874, un autre membre honoraire de la Société, A. Fr. REGNELL, docteur en médecine établi à Citade de Caldas (Minas Geraés) au Brésil, remit à la Compagnie une lettre de donation qui fut lue à la séance du 27 Février 1875; en voici la teneur:

«Le soussigné désire remettre à la Société Royale des Sciences d'Upsal comme un faible hommage de sa haute estime et de sa recon- naissance la somme ci-jointe de quinze mille (15,000) couronnes, afin de former un fonds dont la rente sera destinée à la publication de travaux scientifiques, à la réserve d'un dixième qui devra être ajouté annuel-

lement au capital pour l’accroitre.»

44 O. Gras,

Cette munificence est un nouveau témoignage, entre beaucoup d'autres, du zèle ardent que le docteur REGNELL déploie sans se lasser jamais pour l'avancement de la science et en particulier pour les progrès de la médecine et des sciences naturelles dans sa patrie.

Le 26 Mai 1877, la Société Royale des Sciences requt de son Secrétaire actuel la somme de dix mille (10,000) couronnes dont il lui avait fait donation par une lettre en date du 23 Septembre 1874. Se référant au procès-verbal de la séance de ce jour’), il émit le vœu que cette donation portât le nom de fondation MARKLIN avec un compte à part dans lequel les dépenses annuelles ne devraient pas dépasser la rente et que celle-ci, à partir du 1* Novembre 1877, fût exclusivement destinée aux frais de traductions en langues étrangéres des mémoires insérés dans les Acta de la Société, mais qu'on ne l'emploierait sous au- cune condition à des prix ou à des honoraires pour des mémoires im- primés en suédois dans les Acta de la Société, invoquant à cet égard les motifs de ses réserves présentées le 17 Octobre 1863, en ce qui con- cerne les mémoires publiés en suédois (Voy. page 26, note).

En rendant compte des contributions pécuniaires qui échurent en partage à la Société, il ne serait pas hors de propos de citer ici les dons de revues, de livres et de collections scientifiques faits à la Compagnie par des Sociétés savantes ou par des particuliers, mais comme la liste

1) Procés-verbal de la séance tenue par la Société Royale le 23 Septembre 1874, § 5: «Le soussigné, O. Gras, qui vient d'accepter les fonctions de secrétaire, exprima l'espoir que le premier acte qu'il allait faire en cette qualité serait accueilli avec bienveillance par la Société. Il dit alors que par suite du décès de lami de sa jeunesse, le secrétaire dont la Société déplore encore vivement la perte, a etait seul désormais à gérer les biens provenant de la donation entre vifs qui lui avait été faite ainsi qu'au professeur Ängström par l'ancien adjoint de la Société et docteur en philosophie GABRIEL MARKLIN; c'est pourquoi, il voulut en cas de mort déclarer dés à présent ses intentions à cet égard, savoir que lorsque ces fonds auraient atteint le montant nécessaire au but ci-dessous indiqué il espérait que cela aurait lieu au mois de Novembre 1877 —, il faisait don: à la Société Royale des Sciences de 10,000 couronnes, se réservant le droit de décider dans l'avenir de leur emploi comme fondation de prix ou comme subvention destinée à la publication des Acta de la Société; . . . Pour lui-même, il renonça à une part quelconque, heureux si par les dites dispositions il pouvait honorer comme il convenait le souvenir de MARKLIN et d'ÀwasTRÓM et répondre au zèle de ces deux hommes pour les progrès de notre as- sociation scientifique.»

Essar SUR LA Soc. DES Sc. D’ÜPsAL. 45

en est trop longue pour ne pas dépasser les limites nous devons nous restreindre, nous nous bornerons simplement à mentionner la pré- cieuse collection entomologique renfermée dans quatorze armoires, qu'un membre honoraire de la Société, LÉONARD GYLLENHAAL (mort en 1842 à läge de 90 ans) offrit en 1836 à la Société Royale des Sciences et qui, grâce aux soins actifs de l'infatigable adjoint de la Compagnie G. MARKLIN fut transportée lannée suivante à Upsal. C'est la collection normale des insectes coléoptóres de la Suède, dont la description a rendu le nom de GYLLENHAAL justement estimé parmi les savants naturalistes de son époque.

Il nous reste à dire quelques mots de la gestion des biens de la Société Royale et de sa situation financière.

On se le rappelle, JEAN ABRAHAM GYLLENHAAL avait conçu le des- sein de doter la Compagnie d'une grande maison de pierre avec des ailes adjacentes, mais le bâtiment principal n'était pas même commencé que la mort enleva le généreux ami de la Société Royale. La seule aile qui füt achevée servit de siége à la savante Compagnie jusqu'en 1860, mais comme elle était trop petite et présentait plus d'un inconvénient, la Société résolut de l'agrandir. Le devis approximatif des constructions ne devait pas s'élever au-delà de 12,000 Riksdaler Riksmynt ou couronnes; la direction et la surveillance des travaux furent confiées au professeur Fr. SUNDEWALL, trésorier, auquel le baron RosERT von Kramer et le professeur W. LILLJEBORG voulurent bien prêter le secours de leurs lumières et de leurs conseils. Faute d'argent comptant, la Société résolut de con- tracter un emprunt d'amortissement de dix mille (10,000) Riksdaler payable en dix ans, pour couvrir les frais des réparations et constructions projetées. En 1867, la Compagnie décida de restaurer entièrement la petite maison en pierre et cette réparation, qui monta à 1088 Riksdaler, fut achevée l'année suivante. Une nouvelle réparation fut faite en 1869 pour la somme de 572 Riksdaler 58 öre, etc.').

1) La propriété de la Société des Sciences est située place Saint-Éric (St. Erics tory) sur un terrain qui lui appartient en propre et exempt de dettes (på fri och egen grund); elle est entourée d'une grille en fer du côté de la rue Saint-Laurent (St. Larsgatan) et d'un mur en briques du côté de la place. La grande maison se

46 O. Gras, Essar sur LA Soc. DES Sc. p'Ürsar.

Les dépenses se rapportent à la propriété (police d'assurance, impôts communaux, réparations), aux traitements du secrétaire, du bibliothécaire et du trésorier 300 couronnes à chacun 150 couronnes et logement au concierge; à l'édition des Acta dont les frais varient suivant les années et enfin à une somme annuelle de 300 couronnes destinée à subvenir à la publication du Bulletin météorologique mensuel de l'Observatoire de l'Uni- versité d’Upsal.

Les recettes comprennent les loyers de la Société, le revenu de la vente des Acta, les rentes des sommes prétées et enfin le cens (frülse- rentor) ou redevance annuelle payée par l'aequéreur de la propriété que la Société a vendue en province’).

L'encaisse de la Société Royale des Sciences se composait À la fin

de 1876 comme suit:

Caisse générale . » nee cos s or v Cour AU DS Cens';capitalis) |. 04. o „nn Son rte cet DU OTIO Propriétés (maison et terrain) de la Société à leur

valeur fixée par le comité de taxation . . . » 22,800: » Hondatıon Panne ak, er. a : UE 7,483: 63 »

Fondation Regnell (primitivement 15,000) aujourd’hui » 15,165: 45 » et enfin l'avoir de la Société s’accrut, le 26 Mai 1877, de la Fondation Marklin, s'élevant à .... . 7... 0 >», 410,000: Somme totale: Cour. 131,111: 32 óre.

compose au premier étage d'une antichambre, d'une salle de séances, de deux salles de lecture et de quatre autres piéces; le rez-de-chaussée forme six chambres. La petite maison, ou pavillon qui se trouve dans la cour, contient deux chambres avec cuisine et cave pour l'huissier.

1) Les dépenses de la Société se montent en 1876 à . . 4,554 Cour. 18 öre. etse r ECCESSI ince EHI ER AE VERDE SPEI 6,112 ND

?) Ces revenus du cens ont produit 1123 couronnes en 1872, 1320 en 1873, 1392 en 1874, 1441 en 1875, 1251 en 1876 ou un total de 6,527 couronnes pendant les cinq dernières années; c'est donc pour cet espace de temps une moyenne annuelle de 1305°"", 40 qui représente à 5 9/, un capital de 26,108 Couronnes.

IL. LA SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES

DANS SES RAPPORTS

AVEC

L'UNIVERSITÉ DUPSAL

Dans la première partie de cet exposé historique, nous avons es- sayé d'esquisser l'origine et les développements de la Société des Sciences d'Upsal, son but et ses travaux scientifiques, et, après avoir rapidement passé en revue les Presides illustres qui ont veillé successivement à ses destinées et les fonctionnaires qui ont servi à ses intéréts et à ses pro- grès, nous avons enfin relaté les donations dont elle a été l’objet et exposé sa situation financière. ll nous reste à retracer, dans notre se- conde partie, l'influence que la savante Compagnie a pu exercer sur l'Uni- versité d'Upsal et en général sur la culture scientifique de la Suède. Mais avant d'aborder cette matière, nos lecteurs voudront bien nous permettre d'indiquer brièvement ce qui, dans notre pensée, constitue le but et la valeur des Universités, des Académies et Sociétés savantes, ainsi que les méthodes d'investigation scientifique.

L'influence de la Société Royale commenga à se manifester, comme nous le verrons plus loin, peu de temps aprés qu'elle fut organisée et reconnue comme association scientifique par des statuts revêtus de la sanction du Roi’.

1) Le Jubilé que l'Université. d'Upsal est sur le point de célébrer fête na- tionale qui réveille quatre siècles de souvenirs reporte naturellement la pensée à quelques dates de la modeste histoire de l'association qu'ont illustrée les BENZELIUS, les CELsıus et les Linné.

Les travaux de la Société Royale des Sciences commencèrent sans ostentation en 1710 et la première séance ordinaire, on s'en souvient, fut tenue le 26 Novembre

48 O. Gras,

Il n’entre pas dans notre plan ici de chercher à rendre compte des changements que la succession des temps a fait subir à l'Université d'Upsal comme à d'autres institutions du même genre à l'étranger").

De nos jours, on considére les Universités comme de hautes écoles servant très-directement au but de l'État, d’où résulte pour celui-ci en premier lieu l'obligation de les entretenir d'une manière qui réponde à l'importance de leur mission et aux exigences de lépoque; ou bien on

les envisage encore comme des asiles pour le progrés des sciences. Au

1719; peu aprés, ses Acta litteraria furent publiés pour la première fois (1720). Le titre et les statuts dela Compagnie obtinrent la sanction royale le 11 Novembre (vieux style) 1728. Cent ans plus tard ou le 21 Novembre (nouveau style) 1828, les mem- bres de la Société des Sciences demeurant à Upsal se réunirent non pour célébrer par une fête spéciale le centième anniversaire de la fondation de l'association, mais simplement pour fortifier la confiance en l'avenir en rappelant les souvenirs de l'acti- vité déployée durant un siécle par la Société Royale.

A cette occasion, le professeur CRONSTRAND remit à la savante Compagnie de la part de l'Académie des Sciences de Stockholm une lettre de veux et de félicita- tions, signée par son président, Son Excellence FLEMMING et son secrétaire, le pro- fesseur BERZELIUS.

Un douloureux souvenir se móla à cette solennité, car la Socitété avait à dé- plorer depuis sa dernière séance la perte de deux membres éminents, attachés à l'Université d'Upsal: le professeur C. P. TaunBerG, Commandeur de l'Ordre de Vasa, décédé dans sa 86*année et le professeur Z. NORDMARK, chevalier du même Ordre, mort à läge de 77 ans; ils avaient tous deux pris part aux travaux de la Compagnie pendant plus de quarante ans ct rempli leurs fonctions de professeurs ordinaires du- rant 44 ans, NORDMARK depuis 1783 et THUNBERG (professeur extraordinaire dès 1781) depuis 1784.

1) J. G. HERDER le dit avec beaucoup de justesse dans ses Ideen zur Geschichte der Menschheit (1V° Partie, livre XX, § 5):

«Die Universitäten waren gelehrte Städte und Ziinfte; sie wurden mit allen Rechten derselben als Gemeinwesen, eingeführt und theilen die Verdienste mit ihnen. Nicht als Schulen, sondern als politische Kórper, schwächten sie den rohen Stolz des

Adels, unterstützten die Sache der Regenten gegen die Anmassungen des Papstes, und |

öffneten, statt des ausschliessenden Clerus, einem eignen gelehrten Stande zu Staats- verdiensten und Ritterehren, den Weg. Nie sind vielleicht Gelehrte mehr geachtet worden, als in den Zeiten, da die Dämmerung der Wissenschaften anbrach; man sahe den unentbehrlichen Werth eines Gutes, das man so lange verachtet hatte,und indem eine Parthei das Licht scheuete, nahm die andre an der aufgehenden Morgenróthe desto mer Antheil. Universitäten waren Festungen und Bollverke der Wissenschaft gegen die streitende Barbarei des Kirchendespotismus; einen halb unerkannten Schatz bewahreten sie wenigstens für bessere Zeiten.»

x

ESSAI sur LA Soc. DES Sc. D'UPsAL. 49

premier point de vue, l'Université est destinée à instruire la jeunesse dans les connaissances qui sont nécessaires pour entrer au service de l'Etat, tandis qu'au second point de vue, elle vise aussi aux intérêts de linvestigation scientifique, aux progrès et à l'entretien de laquelle elle doit se consacrer. Elle atteint ce double but par sa division en Facultés düment organisées, c'est-à-dire lorsque chaque faculté ne régle pas seule- ment la répartition et l'enseignement des diverses branches d'instruction, . I . . .

de sorte qu'elle satisfasse à ce que l’État exige de l'instruction supé- rieure des jeunes gens, mais qu'elle embrasse aussi les recherches scien- tifiques d'une nature analogue et qu'elle en expose les rapports réciproques.

1) Les annales de la civilisation sont pour prouver que les UNIVERSITÉS, avec leur double but de servir et l'Etat et la science, entrent pour une part considérable dans le développement intellectuel de l'humanité et, pour peu qu'on veuille se rendre aux enseignements de l'histoire, il est impossible de ne pas voir que, loin de diminuer, cette influence n'a fait que grandir d'une génération à l’autre. Aussi tout le monde cultivé s'accorde-t-il à reconnaitre que ces institutions ne sont pas «surannées», ainsi

que l'ont prétendu certains esprits qui regardent l'Université non comme un tout organique, mais comme un assemblage factice d'écoles spéciales, nommées Facultés.

Celles-ci, dit-on, et ce serait spécialement le cas en notre pays, par exemple, pour les Facultés de médecine doivent être détachées de l'Université dans l'intérêt des

progrès de le science, afin d'agir et de se développer d'une manière indépendante .. .

Cette opinion se fit jour en Suéde dans la presse et dans des brochures, avec le dessein avoué de fonder autre chose je ne sais quoi sur les ruines de l'Uni- versité et en particulier de celle d'Upsal. On chercha aussi à étayer ce projet radical et lui donner une apparence de raison d'étre, en insinuunt que les universités étaient impuissantes d’ailleurs à remplir leur mission dans de petites villes (comme Upsal), qu'elles devaient par conséquent être transférées dans les capitales et que la trans- lation de l'Université d Upsal, par exemple, ne coûterait presque rien ou une baga- telle, quelque chose comme «354,000 Rdr. Rmt.» . . .

Ces prétentions illusoires ou fallacieuses et une foule d'autres du méme aloi furent si souvent répétées qu'elles égarèrent aussi des personnes cultivées et haut placées, même dans les rangs de la Diète, au point de former une «opinion publique», car, comme le dit justement Góthe: «Besonders macht sich das Falsche dadurch stazk, dass man es mit oder ohne Dewusstsein immer wiederholt als ob es wahr und abge- macht wire.» | Opinionum commenta delet dies . . . Cic.

Ces dernières années ont ouvert à l'Université d'Upsal une ère plus heureuse l'État à augmenté le traitement du corps enseignant et alloué 740,000 couronnes à la construction d'un nouvel édifice pour y installer l'Université, etc. et l'on se plait à rendre justice à cette savante institution qui, quatre siécles durant, a vaillamment servi à élever le niveau de l'intelligenee et de la moralité dans l'État et par concouru elle aussi à la prospérité du pays.

Nova Acta Reg. Soc. Sc. Ups. Ser. III, 7

50 O. Gras,

Tandis que l'Université doit accomplir cette double mission que lui imposent l'État et la science, une Académie savante et une association scientifique n'ont qu'un but unique, les progrés de la science, et c'est à ce titre que les membres qui en font partie peuvent ¢tre considérés comme des collaborateurs du corps enseignant de l’Université dans lin- vestigation scientifique.

Ce fait, comme aussi celui que l'Université d'Upsal et la Société des Sciences ont leur siége dans la même ville et sont pour ainsi dire voisines, contribue en une large mesure à expliquer l'influence que ces savantes institutions ont incontestablement exercée l'une sur l'autre et qu'on pourrait représenter figurément comme celle d'une tendre mére sur sa fille reconnaissante.

A ses débuts, l’activité de la Société Royale des Sciences s'est déployée sur un vaste domaine; mais nous l'avons montré, elle s'est res- treinte de plus en plus dans le cours des ans aux travaux du ressort des sciences mathématiques et naturelles, non d'une maniére si exclusive toutefois quil ne se trouve dans ses Nova Acta des mémoires relatifs à l'histoire, à l'archéologie, etc.

Au sujet de cette direction dominante dans le sens des sciences naturelles, il n'est peut-être pas hors de propos, nous semble-t-il, de jeter un coup d'œil sur les méthodes en usage dans ce domaine, tant de savants ont conquis une gloire impérissable.

Les deux seules méthodes dont linvestigation scientifique puisse disposer pour trouver la vérité et arriver à une connaissance digne de ce nom sont, d'une part, la méthode inductive, analytique ou empirique, et de l'autre la méthode déductive, synthétique ou spéculative. Cette derniére, la déduction, qui conclut d'une cause supposée aux effets qu'elle produit ou de principes généraux et d'hypothéses aux faits, n'a pas fourni dans le champ des sciences naturelles les résultats qu'on en espérait; aussi n'a-t-elle pas été généralement admise. En revanche, l’induction infére des conséquences aux principes, des effets à leurs causes et con- clut ou s'éléve d'une foule d'observations objectives et même subjec- tives, comme c'est le cas en médecine aux forces qui les ont produites. Cette méthode se fonde immédiatement sur l'expérimentation, qui est une

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EssAI SUR LA Soc. DES Sc. D’UPSAL. 51

expérience acquise par une vole artificielle: elle est plus difficile et plus lente, mais elle conduit à un résultat plus sûr que la déduction, laquelle ne laisse pas en plus d'un cas de fournir des hypothèses insoutenables. Ces observations particuliéres et ces détails sans nombre qui s’accroissent de jour en jour et forment le fond des vues générales ou de l'ensemble —, n’acquierent leur véritable valeur que lorsqu'ils sont généralisés et reliés par une idée. Bref, suivant la méthode déductive, l'observateur agit d'une façon synthétique, tandis que par la méthode inductive, il procède par analyse et d'une maniére régressive, c'est-à-dire du concret jusqu'à ses dernières limites, ou en d'autres termes, aux causes premières.

Les deux méthodes aménent à concevoir la nature comme un tout harmonique soumis à un ordre immuable et éternel. Dans lun comme

ans l'autre mode d'investigation, la science s'efforce de trouver une d l'aut de d g s

orie générale, une loi, qui puisse embrasser et expliquer l'ensem thé générale, loi, qui b t expliquer I’ ble des phénomènes particuliers. Il convient de rappeler cependant que plus les sciences progressent, plus grande aussi devient la nécessité de s'élever à une idée transcendante du monde physique”).

1) C'est à Bacon de VERULAM que revient plus qu'à aucun autre l'insigne hon- neur d'avoir arraché l'investigation scientifique aux vaines querelles et aux systèmes stériles de la scolastique pour la ramener à l'expérience et à la nature vivante. Sa gloire immortelle est d'avoir suivi à cette fin la méthode inductive, sans méconnaitre la valeur de la méthode déductive dans une foule de cas, et d'avoir ainsi rendu possibles les progrès de la science. Dien qu'il protestât avec l'aecent du génie contre le sou- verain mépris que les savants de son époque professaient pour la nature et son étude, il n'inelina pas lui-móme à la déification de cette nature, que nombre de ses succes- seurs proclamérent dans le siècle dernier et même dans celui-ci: il n'approuvait point cette conception de l'univers qui ne sépare point le Créateur des choses créées, Dieu du monde visible et qui, dans son orgueil, nie le monde spirituel en dehors et au- dessus de la perception matérielle. Bacon saisit les vrais rapports qui existent entre le monde sensible et le monde supranaturel, entre la nature et la divinité, et jamais il ne se permit de railler la foi et l'espérance en un monde à venir. Il condamnait l'inerédulité aussi bien qu'un zèle aveugle et intolérant, comme étant également préjudi- ciables à la foi religieuse et aux sciences de la nature (Philosophia naturalis), qu'il regardait comme les fidèles servantes de la religion. Qu'on nous permette de citer à ce sujet les paroles mêmes de ce penseur de génie (Francisci BACONIS Opera omnia, Lips. 1694, in-f?; Cogitata ct visa de interpretatione nature, p. 581): «Baco cogitavit et illud, quam molestum ac in omni genere difficilem adversarium nacta sit philosophia naturalis, superstitionem nimirum et zelum religionis, cocum et immoderatum. . . . Naturalem enim philosophiam post verbum Dei certissimam superstitionis medicinam,

52 O. Gras,

L'influence de l'Université d'Upsal sur la Société Royale des Sciences est un fait que la savante Compagnie se plait à reconnaitre et qu'explique suffisamment la circonstance que la plupart des membres actifs de la Société, établis à Upsal, ont appartenu et appartiennent encore au corps enseignant de cette haute institution; aussi ne croyons-nous pas devoir en fournir ici d'autres témoignages. En revanche, il ne sera pas sans in- térêt, croyons-nous, de rechercher ici l'influence que la Société Royale a pu exercer à son tour sur cette Université et en général sur le développement scientifique en Suède”). eandem probatissimum fidei alimentum esse. Itaque merito religioni tamquam fidissi- mam et acceptissimam ancillam attribui; cum altera voluntatem Dei, altera potestatem manifestet. Neque errasse eum qui dixerit: Erratis nescientes scripturas et potestatem Dei, informationem: de voluntate et meditationem de potestate nexu individuo copu- lantem. Qus lieet verissima sint, nihilo minus illud manet, in potentissimis naturalis philosophie impedimentis, ea que zelo imperito et superstitione dicta sunt, citra con- troversiam numerari.»

Il est essentiel d'établir une vraie distinction entre la nature et Dieu, non-seu- lement pour la pensée et pour la foi, mais encore pour l’activité et pour la vie. On voit jusqu'à quel point Bacon estimait l'ordre et la clarté dans les sciences par cette belle pensée: «Ordo lumen accendit, deinde per lumen iter demonstrat.»

LiNNÉ, ce profond observateur qui sut doter la systématique de l'ordre le plus rigoureux et qui, plus que tout autre peut-être, a cherché l'unité dans la variété, a dit un jour ces paroles mémorables: «Crescunt scientie wt formicarum acervi, quavis adferente stipulam.»

1) Sous le rapport de son origine et de son but, la Société Royale d’Upsal présente plus d'une analogie avec la célèbre Royal Society de Londres, cette première association scientifique avec laquelle la Société upsalienne entra en relations. Fondée à Oxford en 1645, elle se vit transférée à Londres par CHARLES II en 1660. Voici comment DvckLE (History of civilisation in England, Londres, 1858, éd., p. 340—341) nous rapporte dans les termes suivants le but de cette haute institution et de son influence sur la pensée et le développement des esprits en Angleterie:

«Every thing marked a growing determination to subordinate old notions to new inquiries. At the very moment when BovLE was prosecuting his labours, CHARLES II. incorporated the Royal Society, which was formed with the avowed object of increa- sing knowledge by direct experiment. And it is well worthy of remark, that the charter now first granted to this celebrated institution declares that its object is the extension of natural knowledge, as opposed to that which is supernatural» «The progress was, in truth, so rapid, as to carry away with it some of the ablest members even of the ecclesiastical profession; their love of knowledge proving too strong for the old traditions in which they had been bred.»

Est-ce que cette dernière phrase ne pourrait pas s'appliquer aussi aux deux membres les plus éminents de la Société d'Upsal à son début, Eric BENZELIUS et OLor Czrsivs l'aîné?

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Essai SUR LA Soc. DES Sc. p'Ürsar. 53

Cette influence de la Société s'est manifestée de différentes manières: A) par son initiative de nouvelles institutions et entreprises scientifiques, par la publication de ses Mémoires et enfin par des travaux scientifiques édités en langue maternelle; B) par les encouragements accordés à des auteurs en dehors de la Société, soit en imsérant gratuitement leurs mémoires dans les Acta, soit en couronnant leurs travaux ou d'autres encore, soit enfin en subvenant aux frais de voyages entrepris dans l'intérêt de la science.

A. INITIATIVES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE,

SES ACTA ET SES TRAVAUX EN SUÉDOIS.

La premiére institution scientifique qu'on doive aux efforts de la Société est l'Observatoire astronomique.

La savante Compagnie portait encore modestement son premier titre de Collegium curiosorum (de vettgirigas gille), lorsque Éric BzNzELIUS le jeune obtint en 1716, du gouverneur d'Upland, baron RünBiwo,la pro- messe de parler au Roi Omartes XII en faveur de la Société naissante,

afin que S. M. autorisát entre autres la restauration d'une des tours les

Ce dernier mérite d’être rappelé brièvement ici. ll naquit en 1670 et mourut professeur de théologie, doyen de la Cathédrale à Upsal en 1756, âgé de près de 86 ans, aprés avoir professé à l'Université pendant cinquante-sept ans, d'abord dans la chaire de langue grecque, puis celle des langues orientales et enfin en théologie; il occupa six fois le rectorat académique.

Profondément versé dans ces langues et le latin, il s'adonna aussi à l'étude de la nature et à celle des runes, mais il conquit une renommée européenne par ses travaux sur la botanique et en particulier par son Hierobotanicon sive De plantis Sacre Scripturz (2 volumes, Upsal, 1745 et 1747).

Nos lecteurs nous permettront de citer ici une circonstance de la vie de cet éminent théologien et linguiste distingué, qui exerca probablement une influence décisive sur le plus célèbre des savants de la Suède,

En 1728, alors que Linnu, pauvre et inconnu «un diamant dans le sable, dédaigné dans sa noire enveloppe» arriva à Upsal, Cernstus l’accucillit dans sa propre maison, lui donna une place à sa table et mit tous les trésors de sa biblio- thèque à la disposition du jeune étudiant. Il l’introduisit chez l'archiatre RUDBECK et lui procura les moyens nécessaires pour aller à Gräsön et ensuite en Laponie. Cette conduite, empreinte d'une véritable charité, montre en même temps combien CELSIUS connaissait les hommes; peut-être même devina-t-il la grandeur future de son jeune protégé, dont les connaissances botaniques étaient déjà extraordinaires.

54 O. Gras,

moins endommagées du Chateau qui avait été la proie des flammes en 1702 et l'abandonnát à la Compagnie pour y installer l'Observatoire astronomique projeté. Les espérances de DBENzELIUs furent déçues: la permission royale ne fut jamais accordée'). Ce premier essai qui ne fut pas couronné du succés qu'on en attendait, n'abbattit pas le courage des sociétaires: ils comprirent leur sérieuse mission et, faisant un pas de plus, ils prirent en 1719 le titre de Bokvettsgille ou Société littéraire et se réu- nirent désormais en séances ordinaires; l’année suivante, ils commencè- rent la publication de leurs Acta. Bien plus, leur pétition fut présentée aux États du Royaume en 1723, et la Diète demanda que le Collége de la Chambre (Kammar-collegium) présentát un rapport. Dans le courant móme de cette année, et sur l'ordre du collége, une expertise eut lieu et l'on examina quelle tour conviendrait le mieux au but de la savante Compagnie; mais comme la Société ne put, faute d'argent, se mettre à l’œuvre aussi tôt quil l'aurait fallu, la tour destinée à l'observatoire fut démolie et les briques furent transportées à Stockholm pour y servir à la construction du Palais royal.

Le projet fut repris une fois encore; il s'agissait alors d'employer une autre partie du cháteau, mais on ne fut pas plus heureux qu'en 1723. La Société avait réussi, grâce à son secrétaire Eric Burman, professeur d'astronomie, à entrer en relations avec le célèbre astronome Cassini qui

1) Comme preuve du zèle incessant de BENZELIUS, même pour des sciences quil ne cultivait pas lui-méme, et de son esprit fécond en inventions pour tácher d'obtenir les moyens nécessaires à l'établissement de l'Observatoire en question, il faut citer encore un extrait de la lettre qu'il écrivit d'Upsal le 2 Avril 1716 à son beau- frère E. SVEDBERG: €... Pour ce qui est de l'Observatoire, les choses en sont arri- vées au point que M. le Gouverneur a promis de recommander à Sa Majesté de faire réparer à cette fin le meilleur donjon du Château: il y a assez de briques à prendre dans le voisinage, et le bois communal nous fournira les poutres et autres bois de construction qui pourront être nécessaires. Quant aux moyens de couvrir les frais de réparation, je les ai trouvés dans la terre, je veux parler des gros tuyaux de fonte souterrains qui ont servi à conduire l'eau du Fyris depuis le moulin jusqu'au Cháteau: ils ne font que se rouiller à présent. Il y a aussi de beaux tuyaux de métal qui sont d'une valeur considérable et qu'on pourra employer également Les premiers conduits serviront à l'usine de Wattholma, les derniers à la fonderie de Stock- holm. Nous recevrons de la Bibliothèque tout ce qu'elle possède en fait d'instruments, en attendant mieux. Pour le reste et les achats annuels, j'ai pensé y subvenir gráce au monopole des almanachs, c’est-à-dire qu'un seul auteur les éditera,» etc. etc.

Essar sur LA Soc. pes Sc. p'Urpsar. 55

envoya à son correspondant non-seulement une description de l'Observa- toire royal de Paris, mais móme un projet d'organisation du futur Ob- servatoire d'Upsal. La Société fit done tout ce qui était en son pouvoir pour fonder cette institution, mais si ses efforts ne furent pas immé- diatement couronnés de succès, son zèle éclairé autant que persévérant et désintéressé ne fut pas sans résultat, car l'attention du gouvernement et du Conseil académique fut attirée sur la nécessité d'établir un Obser- toire astronomique, au point que le disciple et successeur de Burman dans la chaire d'astronomie et dans les fonctions de secrétaire, ANDRÉ Cezsius, réussit à décider la fondation de cet établissement aux frais de l'Université et l'Observatoire fut achevé en 1741?)

Un autre projet d'une grande importance pour l'étude des sciences mathématiques à l'Université d'Upsal et qui est également à la Société se rapporte à la fondation d'une chaire de physique.

Dans les Constitutions académiques octroyées par GUSTAVE ADOLPHE II en 1626, les branches d'enseignement relatives à la physique furent réparties entre les chaires de médecine et de mathématiques: celle-ci embrassait aussi la musique.

Or, la Société Royale comprit de bonne heure combien une pareille situation causait de préjudice au développement scientifique de la physique et, considérant que c'était traiter cette science en marátre et d'une facon indigne de sa haute valeur, elle ne manqua pas d'exprimer son sentiment à son Praeses illustris, qui était en même temps Chancelier de l'Université et de lui démontrer la nécessité de créer une chaire spéciale pour Vhistoria et philosophia naturalis à Upsal.

La chaire de poésie étant devenue vacante par la nomination du professeur P. SCHYLLBERG, qui loccupait, aux fonctions de professeur en théologie, le 10 Avril 1729, la Société saisit cette occasion pour pro- poser à son président honoraire de la transformer en une chaire d'histoire et de philosophie naturelle (ou de physique).

1) La première pierre de l'Observatoire actuel fut posée en 1843 par GUSTAVE SVANBERG, aujourd'hui professeur émérite (nommé professeur d'astronomie en 1842 et

admis à la retraite en 1875); le transfert eut lieu en automne 1853 et les observations astronomiques commencèrent immédiatement après l'installation.

56 O. Gras,

Cette proposition) fut communiquée par le Prases illustris au Conseil académique (Consistorium academicum), qui la combattit de tout son pouvoir et infligea à la savante Compagnie un bláme sévère que nous retrouvons dans le procès-verbal de sa séance du 17 Mai 1729: dl déplut à quelques membres que la Société littéraire eût conçu un pareil projet et l'eüt soumis à l'illustre Chancelier, sans en avoir fait part au Conseil, estimant que ladite Société s'arroge trop de droits (tager för mycket dt sig) en présentant de semblables propositions à l'insu du Conseil.»

Le projet fut présenté de nouveau en 1736 et le Conseil acadé- mique l’adopta; il était à AnprE CErsiUs, qui l'appuya de raisons plus complétes que les précédentes et en réclama la mise à exécution trois

1) Dans sa séance du 17 Mai 1729, le Conseil académique entendit la lecture de la lettre du Chancelier en date du 9 Mai, réclamant un «rapport détaillé et müri» sur le mémoire que la Société avait présenté le 6 Mai à Son Excellence et elle demandait «qu'au lieu de la chaire de poésie devenue vacante il fût créé une pro- fessio historie et philosophie naturalis, etc» Ce mémoire comprenait huit paragraphes et voici les motifs invoqués à l'appui:

«1° Considérant que l'économie et la culture du pays se fondent non-seulement sur la mathématique et la mécanique mais aussi sur la physique, il semble que les étudiants doivent aussi être instruits à l'Académie dans une science aussi utile;

»2° Considérant que la prospérité du Royaume ne dépend pas essentiellement de la poésie, celle-ci peut étre cultivée à l'Université avec d'autres disciplines moins nécessaires et

»3° être combinée avec une autre chaire qui présente une certaine affinité avec elle;

»4 Considérant qu'il n'existe aucune grande Université en Europe, sauf Upsal, il n'y ait une chaire d'histoire et de philosophie naturelle;

»5° Considérant quil ne sied pas à des médecins de traiter la physique, comme cela est d'usage à Upsal, puisqu'ils ont déjà suffisamment à faire avec l'enseignement des branches qui sont spécialement de leur ressort;

»6° Considérant que, d’après la décision prise en Avril 1636 par le Conseil académique en présence du Chanceler du Royaume, comte AXEL OXENSTJERNA, et du Chancelier de l'Académie, baron JEAN SKYTTE, l'enseignement de la physique devait passer de la Faculté de Médecine à celle de Philosophie;

»7° Considérant que le professeur d'Éloquence parait pouvoir également se charger d'enseigner la poésie;

»8* Considérant que l'Académie ne possède pas de ressources suflisantes pour acheter les instruments fort nécessaires pour la chaire de physique, ni les machines indispensables aux expériences, on pourrait épargner à cet effet plusieurs années de traitement avant de nommer un professeur à ces fonctions.»

ESSAI SUR LA Soc. DES Sc. D'UPSsAL. 57

ans apres que la chaire de poésie serait devenue vacante, afin d'em- ployer le traitement épargné pendant ce temps à l'achat des instruments indispensables. Selon Ckrsius, la chaire de poésie devait être ou abolie ou réunie à celle d'éloquence.

Enfin, en 1755, la création si instamment réclamée par la Société fut décrétée et le premier professeur de physique à l'Université d'Upsal fut le savant mathémacien S. KLINGENSTJERNA, qui renonça pour remplir ses nouvelles fonctions à la chaire qu'il occupait comme professeur de mathématiques.

Comme l'astronomie et la physique étaient, dans la pensée de la Société Royale, des sciences d'une haute importance pour l'étude et l'ex- plication de la nature, la savante Compagnie avait donc attiré l'attention sur cette grave lacune en réclamant la fondation à Upsal d’un Observatoire astronomique et la création d’une chaire de physique. Nous avons vu que l'initiative de la Société et ses projets n'amenérent pas immédiatemant les résultats qu'elle avait espérés. Mais le besoin de ces fondations avait été exprimé et démontré et c'est à la Société Royale qu'en reviennent le mérite et l'honneur. Chose remarquable! il s'est écoulé à peu prés le méme laps de temps entre les premiers projets de la Compagnie et leur réalisation dans les deux cas. En effet, la premiére proposition de la Société tendant à l'établissement d'un Observatoire astronomique (dans une des tours du Cháteau) fut soumise aux États en 1716 et l'observatoire ne fut achevé qu'en 1741; d'autre part, le premier projet de création d'une chaire spéciale pour l'enseignement de la physique fut présenté en 1729 et cette chaire ne fut créée et occupée qu'en 1755. |

Une troisième initiative due à la Société Royale se rapporte au transfert des Archives des antiquités, établies à Stockholm, et à leur adjonction

à la Société". Bien que ce projet ne concerne pas au même degré que les

!) Ce projet d’Anpr& CzrsrUs fut présenté aux États du Royaume en 1731; il était appuyé sur les raisons que voici:

«1° Vu que les Archives des antiquités n'ont pas, selon les Règlements de la Chancellerie, d'autre but que celui que le déeret royal reconnait à la Société et qu'elle a poursuivi en partie comme le prouvent ses Acta, mais qu'elle pourrait atteindre avec plus de succès si elle avait les ressources nécessaires pour entreprendre des voyages dans le pays et disposait des documents conservés par les Archives des antiquités;

Nova Acta Reg. Soc. Sc. Ups, Ser. III. 8

58 O. Guas

deux autres les besoins strictement scientifiques de l'Université, nous le mentionnons ici comme une preuve du zèle de la Compagnie pour son propre intérét littéraire et économique.

Eric Burman, qui travailla le plus aprés BreNzELIUS à la fondation d'un observatoire astronomique, commenga bientót aussi à consacrer à la météorologie une attention plus grande qu'on ne l'avait fait jusqu'alors. Les observations auxquelles il se livra dans ce domaine depuis 1722 et pour lesquelles il employa non-seulement le thermomètre et le baro- mètre mais encore l'ombrométre, furent envoyées à la Société Royale de Londres et nouèrent ainsi les premières relations que la Compagnie up- salienne ait entretenues avec une association scientifique de l'étranger).

»2° Vu que les Archives sont surtout consultées par l’Académie, les étu- diants doivent fréquemment prendre connaissance des anciens documents et lettres... (c'est pour cette raison que le Collége des Antiquités avait d'abord été établi à Upsal, grâce au garde des sceaux du Royaume, comte MAGNUS DE LA GARDIE, mais à son insu quelques membres de ce Collége l'ont transféré à Stockholm);

»99 ee - - 8

»4° La Société ne réclame pas de toucher immédiatement les revenus des Ar- chives, mais successivement, aprés que les membres actuels seront nommés à d'autres fonctions ou qu'ils décéderont. Le transfert ne pourra non plus avoir lieu que lorsque la place du secrétaire sera vacante; mais alors, la Société exprime le vœu que les deux charges d'assesseur avec leurs traitements soient attribuées à deux pensionnaires de la Société, l'un pour la partie littéraire et les antiquités, lautre pour la physique et les mathématiques; de plus, que le traitement de secrétaire soit dévolu au secré- taire de la Compagnie, que le traducteur devienne membre de la Société, comme son pensionnaire pour la traduction des anciennes «sagas» et que le traitement du chan- celier revienne à un amanuens de la Compagnie.»

Le mémoire fut renvoyé par les États à un comité spécial qui réclama à ce sujet le rapport du Collége de la Chancellerie royale et la demande de la Société demeura sans effet.

1) Les observations météorologiques furent insérées dans les Acta litteraria ainsi que dans les Acta scientiarum, mais les Nova Acta ne renferment, dans leur IX* volume, que le mémoire de Fr. vos Enrennerm intitulé Disquisitiones meteorologice. Le volume II de la III* Série des Nova Acta reprit leur publication sous le titre de Résultats des observations météorologiques faites au nouvel Observatoire d’Upsal: elles comprennent les années 1855 à 1862. A partir de 1863 jusqu'en 1868 inclusivement, ces travaux sont imprimés dans le recueil des observations météorologiques édité par l'Académie royale des Sciences de Stockholm. Nous avons vu que depuis 1868 l'Uni- versité et la Société Royale font paraitre à frais communs un Bulletin météorologique mensuel de l'Observatoire de V Université d’Upsal, dans lequel se publient désormais les observations en question. Pour ótre complet, nous devons mentionner ici que depuis le

EssAI SUR LA Soc. DES Sc. D'UPsAL. 59

Les efforts qu'a tentés la météorologie pour acquérir une rigueur scientifique se sont manifestées depuis quelque trente ans avec plus d'ardeur et de précision que jamais, et à cet égard la Société Royale a pris le premier pas au moins en notre pays. Sa valeur pratique et ses applications à la navigation et à l’agriculture, par exemple, qu'on soup- connait à peine auparavant commencent à être plus généralement compris; aussi trouve-t-on actuellement dans la plupart des pays des institutions météorologiques entretenues aux frais de l’État’).

Outre ces entreprises scientifiques dont l'initiative et le dévelop-

pement sont dus en grande partie aux efforts persévérants de la Société

mois de Juin 1865 jusqu'au 30 Novembre 1868 des étudiants de l'Université cnt fait jour et nuit sous lhabile et infatigable direction du professeur RuBeNsoN des obser- vations horaires qui sont actuellement sous presse.

1) Dans les Disquisitiones meteorologic@ que nous avons citées plns haut, von EuRENHEIM nous apprend que l'Observatoire d'Upsal possède des observations mété- orologiques pour 1722 à 1781, qu'elles font défaut pour 1732 à 1738 et qu'elles exis- tent pour 1739 à 1769 (sauf un intervalle de 5 ans) Aprés 1769, elles manquent jusqu'en 1774, mais à partir de cette dernière année jusqu'en 1826, l'Observatoire possède la série entière. Nous pouvons compléter les données d’EHRENHEIM en ajoutant que de 1827 à la date même nous écrivons, il n'existe pas de lacune dans les observations météorologiques entreprises à notre Observatoire, et que par consé- quent elles forment une série ininterrompue embrassant déjà plus d'un siècle.

Il convient de rappeler ici qu'au temps de Burman et de Czrsivs, la Société Royale invita à entreprendre et établit elle-même des observations météorologiques dans plusieurs parties du pays: elles furent expédiées par ses soins à la Société Royale de Londres.

A propos des mesures prises par la savante Compagnie pour étudier les diffé- rents états de l'atmosphére, nous mentionnerons aussi que, sur la proposition d'un de ses membres, le professeur de physique Frépéric RUDBERG, la Société alloua en 1836 une somme, considérable pour ses ressources, à l'achat d'instruments destinés à des observations géothermométriques. Ces études de la température de la croûte terrestre furent poursuivies après la mort de RupBEnG parl'Astronome de l'Observatoire, devenu plus tard professeur de physique et secrétaire de la Société Royale, A. J. ÅNGSTRÖM, et les observations de 1837 à 1847 fournirent à ce savant, trop tôt enlevé à l'Uni- versité et à la Société, la matière d'un mémoire remarquable qui fut inséré dans le volume Ie de la III° série des Nova Acta sous le titre de Mémoire sur la tempé- rature du sol à différentes profondeurs à Upsal. Dans le programme qu'il publia en 1866 comme Recteur de l'Université, ÅNGSTRÖM nous apprend que des mesures ont été prises pour établir quatre thermomètres terrestres, longs de 1 à 4 mètres, sur la terrasse qui se trouve derrière le nouveau Laboratoire de chimie et de physique prés de celui de magnétisme. La Société Royale fournit ces instruments ct elle sub- vint d'ailleurs en plusieurs occasions aux besoins de l'institution.

60 » Q: Gas,

Royale, nous pouvons aussi mentionner ce qu'elle a fait dès les premières années de son existence pour l'nstruction élémentaire dans les sciences qui étaient l'objet propre de ses travaux et leur vulgarisation. Dès l’année 1726, nous voyons la savante Compagnie occupée à un projet d’amélio- ration de l'enseignement des sciences mathématiques et physiques dans les écoles; KLINGENSTJERNA fut surtout consulté et, non-seulement il écrivit un rapport sur la méthode qu'on devrait suivre pour traiter la physique et les branches congénéres dans les classes, mais il promit méme de composer les manuels que réclamait l'étude de ces sciences. Eric Benze- LIUS, dont on connait la plume féconde, fut obligé de partir bientót pour son évéché (en 1727) et c'est probablement ce qui empécha de donner suite au projet en question, au moins pour le moment.

Dix ans après, O. P. HJoRTER, astronome de l'Observatoire, fut invité par la Société à travailler à un Calendrier astronomique et elle le publia à ses frais en 1739").

Grâce aux encouragements de la Société Royale, Éric Tunezp put faire paraître en 1740 sa Géographie de la Suède, après qu'elle eût été revue, corrigée et augmentée par quelques membres de la Compagnie l'année précédente.

A. Åkerman, que la Société agréa comme son graveur, fut mis par elle en état de publier un Atlas portatif en 1757 et de présenter à la

1) Procès-verbal du 12 Février de la même année. Le Dictionnaire biogra- phique des Suédois célèbres nous rapporte entre autres au sujet de HJORTER qu'il écrivit certaines règles à suivre pour observer convenablement léclipse totale de soleil an- noncée pour le 2 Mai 1733; la Société des Sciences les fit imprimer et distribuer à ses frais dans tout le royaume. Grâce à cette sage mesure, plus de 140 observations lui furent remises et plusieurs d'entre elles parurent dignes de figurer dans les Acta de la Compagnie. La Suède fut ainsi le seul pays l’on réalisât le désir de HALLEY à cet égard, au profit de l'astronomie et de la géographie suédoise. Nous avons déjà cité dans une note précédente que HJORTER prêta un utile concours à son beau-frère ANDRE CELSIUS dans les études entreprises par celui-ci sur l'aigwille aimantée dans ses rapports avec l'aurore boréale, etc. Nous ne devons pas non plus passer sous silence que ce membre de la Société légua sa bibliothéque et celle de son beau-frére, renfermant des ouvrages précieux relatifs aux mathématiques, à la physique et à l'as- tronomie, ainsi que des instruments appartenant à ces deux derniers domaines, plus une somme de 6,000 daler (monnaie de cuivre): il fit cette donation en faveur de la bibliothéque de l'Observatoire astronomique d'Upsal.

Essar SUR LA Soc. DES Sc. p'Ürsar. 61

savante Compagnie les globes quil avait construits en 1759: ces travaux imprimèrent une heureuse et nécessaire impulsion aux études géographi- ques en notre pays.

La Société des Sciences consacra aussi de bonne heure ses soins à une œuvre patriotique, nous voulons parler de la linguistique suédoise. On peut même à cet égard la considérer comme ayant frayé la voie à l'Académie suédoise, en ce sens qu'elle «travailla à rendre pure et forte la langue maternelle» (Statuts de l'Académie suédoise, § XXII) et s’occupa à «composer un Dictionnaire de la langue suédoise» Gbidem, $ XXII), cinquante ans avant la fondation méme de l’Académie des Dix-huit, qui eut lieu en 1786. |

Nous mentionnerons aussi en passant que depuis 1728 la Société reçut de divers côtés des demandes d'inscriptions et de symboles pour des médailles et qu'on continua à s'adresser à elle en ce but jusqu'à ce que l'Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres fût instituée (1753).

Comme preuve du zéle dont la Compagnie était animée pour la langue maternelle, nous citerons ici les paroles du Conservateur de la Bibliothèque universitaire et ancien professeur d'histoire littéraire, J. H. SCHRÖDER: «La linguistique générale et en particulier celle qui s'occupe des langues du Nord furent de bonne heure l'objet de l'attention de la Société des Sciences. Il est vrai que les matériaux préparés par OLor RupBECK pour un Thesaurus linguarum harmonicus n'ont guère porté de fruit; la Société Royale s'en occupa bien d'abord dans une partie de ses séances et on en retrouve des traces ci et dans les anciens Acta de la Compagnie). Les mémoires que nous ont laissés Oror ÜELSIUS Painé et Georges WALLIN sont plus importants et marqués au coin

d'une plus saine critique, aussi conservent-ils toujours leur valeur au

1) Le manuscrit de ce Thesaurus linguarum harmonicus, à la main même de RUDBECK, se compose de dix forts volumes in-4° que conserve la Bibliothèque de l'Université d'Upsal. On n'en imprima qu'un Prodromus, 16 pages in-4°. Le procès- verbal de la séance tenue le 15 Juin 1722 par la Société des Sciences nous rapporte que le manuscrit du Lexicon etymologicum du baron Bener SKYTTE, sénateur, vient d'étre retrouvé et dans le procés-verbal du 12 Février 1739, Eric BENZELIUS nous apprend qu'il se trouve dans la bibliothèque du college de Linköping.

62 O. Gras,

point de vue de l'archéologie et de la philologie'). Les journaux de la Société des Sciences nous prouvent aussi que la Comgagnie eut de bonne heure l'idée de recueillir les éléments d'un Glossaire des Dialectes suédois.»

»Le sénateur, comte Gustave Bonne, qui succéda en 1735 au comte Arvip Horn comme Preses illustris de la Société, consacra une attention particulière à cette œuvre patriotique. Également ami de l'étude des antiquités et de la linguistique, OLor Cezsius l'aîné eut aussi à cœur de travailler à un Dictionnaire complet de la Langue Suédoise, dont nous voyons de bonne heure un spécimen le commencement la lettre 4 publié dans le volume III des Acta litteraria de 1732. A peu prés à la même époque, un autre membre de la Société Royale, le professeur Eric ALSTRIN (mort évêque de Strengnäs en 1762), publia sur l'invitation de la Compagnie des Remarques sur lorthographe suédoise?). Comme la com- position du Dictionnaire devait rencontrer des difficultés d'une nature multiple pour être menée à bonne fin, puisque le travail était confié à différents collaborateurs, la Société Royale se vit obligée en 1738 de confier l'exécution définitive de l'ensemble de l'ouvrage, sur le conseil du comte Boxpe, à un membre des plus compétents en cette matière, JEAN Inre et la savante Compagnie aime à se rappeler, non sans un légitime orgueil, que dans ses vicissitudes souvent contraires elle a donné nais- sance au Glossarium Sveo-Gothicum, que le grand linguiste termina en 1769 après trente années de travail incessant. [umre fut enfin assez heureux pour obtenir de l'État un subside qui, plus d'une fois pendant la querelle des partis qui déchirait la Suéde, lui causa cependant mainte

1) Le premier essai de Hierobotanicon d'OLor Cezsius l'aîné et les Matériaux pour servir à la Runographie scandinave qui lui sont dus ainsi qu'à GEORGES WALLIN, occupent une place éminente dans les anciens Acta de la Société des Sciences, non moins que ceux de Farc Burman, insérés dans le tome V des Nova Acta.

2) Dès la séance du 25 Septembre 1730, le professeur Eric ALSTRIN lut son

rojet de composition d'un. Dictionnaire suédois. Mais, à la suite de la discussion qui Projet de composition d'un. Dict lois. Mais, | s'établit à ce sujet, la Société Royale crut procéder sagement en travaillant d'abord à 'orthographe (séance du 28 Janvier 1731) et c'est à cette occasion qu'ALSTRIN écrivit l grap q ses Remarques, lues dans la séance du 26 Novembre 1731. (Voyez le procès-verbal de la séance de ce jour). Elles furent publiées plus tard en appendice aux Remarques sur la Langue suédoise, par A. SAHLSTEDT (Stockholm, 1753).

EssAr SUR LA Soc. DES Sc. D'UPSsAL. 63

difficulté") et la postérité a su peut-être mieux apprécier que les con- temporains les mérites de cette œuvre et les labeurs qu'elles a coûtés à son savant auteur.»

Il faut aussi compter parmi les mérites de la Société des Sciences les soins qu'elle consacra aux dialectes des différentes provinces de la Suède. Le Corps des Étudiants d'Upsal a, ces dernières années, pris en main cette ceuvre nationale, en fondant douze associations pour l'étude de ces dialectes sous le nom de Landsmalsföreningar, qui ont pour but de noter les parlers provinciaux de la Suède encore en usage aujourd'hui. Cette louable entreprise enrichira sans aucun doute la langue actuelle du royaume, en méme temps qu'elle réveillera des souvenirs et des sentiments chers à la patrie. De la langue ou de l'expression, on s'éléve à sa cause la pensée et la littérature résume ainsi les efforts et les produits in- tellectuels d'une nation.

Enfin, on peut admettre avec raison que l'activité de la Société Royale des Sciences, telle qu'elle nous apparait dans les différentes séries de ses Acta dont nous avons rendu un compte sommaire n'a pas laissé que d'agir efficacement sur la vie scientifique de l'Université d'Upsal.

Notre plan nous amène à rechercher ici l'influence que la savante Compagnie a exercée en travaillant au bien de l'Université et à l'avance- ment des sciences en Suède, par les encouragements quelle a accordés à divers membres du corps enseignant en dehors de la Société, ainsi qu'à des jeunes gens étudiant les sciences à cette Université, grâce à l'insertion gratuite de leurs mémoires dans les Acta de la Compagnie ou méme en leur décernant les prix de la Société, ou bien encore en leur allouant des subventions pour couvrir leurs frais de voyages entrepris dans un but scientifique.

1) «La Diéte de 1756 accorda sur les fonds publics «un respectable subside» à Imng selon son expression pour la publication de son Glossarium Sveo-Gothicum et «une honnête récompense» pour les labeurs qu'il y avait consacrés: la somme s'élevait à 10,000 Daler monnaie d'argent. Comme l’œuvre tardait à paraître, les États de 1766, moins bien disposés envers lui, voulurent exiger la restitution du subside et il fallut tout le crédit de l'ancien Collége de la Chancellerie pour détourner l'orage qui mena- çait le savant auteur.»

64 O. Gras,

B. ENCOURAGEMENTS

ACCORDÉS PAR

LA SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES.

Les subventions de voyage que la savante Compagnie a accordées de temps à autre à des naturalistes appartenant à l'Université d'Upsal ordinairement et de préférence à ceux qui débutaient dans la carriére scientifique ont été peu considérables, on le comprend, dans les pre- miers temps de la Société des Sciences, mais elles ont augmenté au fur et à mesure que les ressources pécuniaires se sont accrues.

La premiére subvention échut en partage, sur la proposition d'Oror Cersıus l'aîné, à l'étudiant Carotus Linnamus qui, en 1729, se proposait de se rendre «à Gräsön afin d'y chercher des plantes rares,» comme nous l'apprend le procès-verbal du 1” Octobre de cette même année. Le lieu de destination du jeune botaniste n'était guére éloigné et les ressources de la Société étaient fort restreintes, sans doute, mais jamais subvention accordée à un voyage scientifique n'a été aussi minime, croyons-nous, car elle ne s'élevait pas à plus de trois plates (plátar) ou dix-huit daler de cuivre.

La seconde fois ou en 1732, ce fut encore à Linnaus et sur sa demande que la Compagnie accorda une subvention pour entreprendre une exploration botanique des marches laponnes (Lappmarken). Le procés- verbal du 15 Avril 1732 nous montre que la Société Royale put se montrer plus généreuse: elle alloua une somme de 400 daler de cuivre, qui fut augmentée plus tard de 120 daler de la même monnaie, lorsque Linnaus «prouva par ses comptes que son voyage en Laponie lui avait fait con- tracter des dettes considérables.» (Procés-verbal de la séance du 10 Février 1733). Les fruits de ce voyage sont renfermés dans la Lachesis lappo- nica, mais cette relation passa en Angleterre avec d'autres manuscrits et les collections d'histoire naturelle du grand naturaliste suédois, et elle ne fut imprimée qu'en 1811, aprés avoir été d'abord traduite en anglais sur l'original.

L'illustre «roi des fleurs», comme on la justement surnommé,

n'oublia jamais, même à la fin de sa glorieuse carrière, les marques d'en-

FEE WT

Essar SUR LA Soc. DES Sc. p'Upsar. 65

couragement dont il avait été l'objet de la part de la savante Compagnie dans sa jeunesse difficile, et l'on voit par les paroles suivantes avec quelle reconnaissance il savait apprécier sa nomination de membre de la Société Royale des Sciences, alors quil revint dans sa patrie, en 1738, avec le titre de docteur en médecine: «Le seul témoignage d'estime que j'eusse remarqué chez les miens, dit-il, ce furent les suffrages unanimes de la Société des Sciences d'Upsal qui m’admit alors dans son sein.»

OLor Hsorrer reçut en une fois une subvention pour différents voyages dans les provinces centrales de la Suède, afin d'évaluer la lati- tude des principales localités; mais nous ne saurions dire quel en était le montant. Nous ignorons également quel traitement il toucha annuelle- ment pour sa collaboration aux observations et aux caleuls du professeur ANDRÉ CELSIUS.

A partir de l'année 1812 la fondation Linné qui est destinée s'éleva à 2,000 Riksdaler Banco la

Compagnie commença à distribuer la rente de ce capital, c'est-à-dire 100

à des pria de sciences naturelles,

Riksd. D*, sous le nom de

Prix LINNÉ.

Il fut décerné pour la premiere. fois, en 1812, au D” GEORGE WAHLENBERG, adjoint de la Société Royale des Sciences, pour sa Flora Lapponica. En 1732, nos lecteurs s'en souviennent, la Compagnie avait fourni les moyens nécessaires au jeune LINN4EUS pour réaliser son projet d'explorer la Laponie, et en 1812, la veuve et les filles de illustre botaniste acquittérent, si une telle expression nous est permise ici, sur- abondamment la dette de reconnaissance que celui dont elles portaient le nom immortel avait contractée envers la Société Royale quatre-vingts ans auparavant.

Le prix LiNNÉ fut accordé une seconde fois à GEORGE WAHLEN- BERG pour ses Petrificata telluris suecane examinata.

Voici la liste des mémoires auxquels ce prix fut successivement aecordé depuis:

J. P. Rosen, Gothlandiæ plantæ rariores, 1819; G. Markuin, De Hymenopteris non aculeatis, 1821;

Nova Acta Reg. Soc. Sc. Ups. Ser. III. 9

66

O. Gras,

L. L. Lasrapius, pasteur à Karesuando (Laponie), Loca parallela plantarum, 1833; J. Anestrom, étudiant (actuellement médecin provincial), Symbolæ

ad Bryologiam scandinavicam, 1844.

La Société Royale a aussi alloué soit sur les fonds Linné, soit

sur ses propres fonds, des subventions pour des voyages et des études au

point. de

1817:

1832:

vue de l'histoire naturelle de la Scandinavie. En voici la liste:

au D' GEoRGE WAHLENBERG, alors adjoint de la Société des Sciences, 100 Riksd. pour achever les études qui portent le nom de Addenda ad petrificata telluris suecane. Cet appendice et le mémoire méme Petrificata telluris svecane | examinata sont insérés dans le vol. VIII des Nova Acta;

au D' Cr. G. Myrin, 500 Riksd. pour un voyage botanique au Sognefjorden en Norvége.

GABRIEL MARKLIN, ladjoint de la Société dont nous avons raconté

dans un chapitre précédent les incessantes pérégrinations, si riches en

résultats précieux, fut honoré à plusieurs reprises des subventions de la

Société Royale, bien que son áge ne lui permit plus d'étre compté parmi

les jeunes naturalistes. Ainsi, il lui fut alloué en

1834: 1840:

1843:

1845: 1848: 1837:

1837:

1841:

1840: 1844:

200 Rdr. pour un voyage en Norvége;

150 Rdr. pour une exploration géologique;

200 Rdr. pour recueillir des fossiles dans la Suède méridionale; 200 Rdr. pour la continuation d'observations géologiques. 200 Rdr. B°. Nous reprenons la liste.

200 Rdr. à J. E. ArescHouG, candidat en philosophie, pour un voyage en Norvége afin d'étudier des algues marines et d'eau douce; 150 Rdr. à J. Anesrrom, déjà mentionné, alors étudiant en médecine, pour un voyage botanique dans les Marches lapon- nes; et au méme:

200 Rdr. pour un voyage botanique en Norvége;

150 Rdr. au D' J. P. ARRHENIUS, pour un voyage botanique; 133 Rdr. 16 skilling B? au D' E. G. Björna, autant au D' J. P. ARRHENIUS, ainsi qu'à C. G. SANTESSON, licenció en médecine, pour

prendre part au Congrès des naturalistes réuni à Christiania;

Essar sur LA Soc. pres Sc. p’UPSAL. 67

1851: 166 Rdr. 32 sk. B’ à M. O. Wzsróó, pour des explorations bo- taniques en Gotland, etc.;

1857: 200 Rdr. au D' Tu. Fries, pour un voyage scientifique dans le Finnmark oriental et à Varanger;

1864: 300 Rdr. Rmt. au prof. GEORGE STEPHENS, pour étudier les pierres runiques portant des runes anglo-saxonnes qui se trouvent en Blekinge;

1867: 300 Rdr. Rmt au D" J.E. ZETTERSTEDT, pour un voyage bryologique aux iles d’(Eland et de Gotland.

De plus, la Société a alloué à plusieurs reprises des subventions pour des observations magnétiques en Suede et, en outre, sur la proposition du prof. ÁxasTRÓM, elle a accordé aussi, en 1862, une somme de 150 Rdr Rmt pour continuer à Upsal les observations sur la température du sol à différentes profondeurs qui ont été faites pendant les années 1837—1845 aux frais de la Société, comme nous venons de le dire ci-dessus page 59.

Ajoutons enfin que de 1840 à 1850, la Société a cherché plusieurs

fois A encourager par des yratifications les auteurs dont les mémoires ont été insérés dans ses Actes, et en parcourant la liste de ces savants auteurs, on trouve des noms célèbres tels que E. G. Budruine, C. J. MaLnwsTEN, C. J. TORNBERG, Jean ÂNGSTRÔM, etc.

Outre les fonds que la Société Royale a alloués aux destinations précédentes, elle a été en état, à partir de 1840, d'accorder tous les deux

ans au printemps une subvention plus considérable sous le nom de Prix BERGSTEDT.

Cette fondation est due au secrétaire d'Etat Eric BERGSTEDT (mort en 1829) qui fit à la Faculté de philosophie d'Upsal et à la Société Royale

des Sciences un legs dont la rente qui s'élève aujourd'hui à 450 cou- ronnes est distribuée tous les deux ans par chacune de ces institutions

alternativement’).

1) Le Réglement renferme les clauses suivantes:

«La rente au taux de 5 °/, est employée à un prix annuel accordé une année à un jeune homme qui s'est distingué dans la littérature grecque. profane et lautre année à celui qui s'est distingué dans la chimie, la physique expérimentale ou la

68

fois, en 1840:

1842: 1844:

1846: 1848: 1850: 1852:

1854: 1856:

1858: 1860: 1862: 1864:

1866: 1868:

1870:

O. Gras,

La Société Royale a décerné le prix BERGsTEDT pour la première

par moitié aux Docteurs J. L. SAwzgLiUs et A. J. Äneström (plus tard professeur);

au D' J. P. ARRHENIUS;

à GABRIEL MARKLIN pour des explorations géologiques dans la Suéde méridionale;

par moitié à l'amanuens D. G. Linpuacen (de la nation d'Ostro- gothie), et à l'étudiant C. J. Jouansson (de la nation de Småland); au D' E. WALMSTEDT;

par moitié au candidat en philosophie V. von ZEIPEL (nation d'Upland) et à l'étudiant Fr. Wrerman (nation de Vestmanland et Dalécarlie);

à l'étudiant G. LiNpsrRÓM (nation de Gotland) pour un Essai sur la formation et des fossiles de Gotland;

par moitié aux Docteurs G. Linpsrrôm et C. A. HOLMGREN;

par moitié aux étudiants M. FLoperus (nation d'Upland) et C. CEDERBLOM (nation de Vestrogothie);

au D' C. A. HOLMGREN;

par moitié aux Docteurs Ros. THALÉN et J. Lang;

au D* J. Lane;

partagé entre le D' R. RUBENSON pour une moitié, et pour l'autre entre les étudiants H. H. HiLDEBRANDSSON (nation de Vermland) et P. G. Rosén (nation d'Ostrogothie);

au D' R. RUBENSON, pour des observations météorologiques; par moitié au candidat en philosophie C. G. LUNDQUIST et à

lamanuens de chimie J. A. NORDBLAD ;

par moitié au D' R. RUBENSON et à l'étudiant A. W. CRONANDER (nation de Stockholm);

géologie.»

Dans le premier cas, c'est la Faculté de philosophie d' Upsal qui le décerne;

dans le second, c'est la Société Royale des Sciences.

«On ne doit pas avoir égard à la naissance, ni au plus ou moins de fortune, mais uniquement au talent.»

Les professeurs adjoints de l’Université enseignant les branches en question et salariós ne peuvent avoir droit à ce prix, mais bien les professeurs agrégés (docentes) qui ne touchent pas de traitement,

E

Essar sur LA Soc. pes Sc. D'UPsaL. 69

1872: les deux tiers au D" C. G. LuxpquisT. et un tiers au D' BiLLBERGH; 1874: au Di C. G. Lunpauist; 1876: au D' A. W. CRONANDER, pour ses explorations hydrographiques

de la Baltique.

Nous avons donné ici ces deux nomenclatures

la première com- prenant surtout ceux auxquels la Caisse de la Société a accordé une sub- vention de voyage, bien qu'elle renferme aussi la mention de plusieurs récompenses, la seconde indiquant les lauréats du priv BERGSTEDT —, afin de prouver par des faits le zèle dont la Société Royale a toujours été animée pour encourager l'étude indépendante à l'Université d’Upsal.

| La savante Compagnie a cherché depuis bien longtemps à pro- voquer des travaux scientifiques, en ouvrant gratuitement ses Acta aux mémoires d'un mérite réel, dus à la plume non-seulement de ses propres membres mais encore à celle de jeunes gens professant ou étudiant à l'Université. Dans ces derniers temps, elle s'est efforcée d'atteindre le méme but en accordant, outre l'avantage de l'insertion dans ses Acta, des prix spéciaux aux auteurs des mémoires qui ont été remis à la Société et reconnus par elle comme ayant une haute valeur scientifique.

Comme l'institution des prix de la Société Royale occupe une place éminente dans ses annales, il ne sera pas sans intérêt de nous y arrêter quelques instants pour rechercher l'origine et l’époque de ces diverses fondations. Le procés-verbal de la séance tenue par la savante Compagnie

,

le 17 Mars 1858 nous fournit à cet égard les renseignements que voici:

«& 9. Lllustre président de la Société, Son Altesse Royale le prince Oscar, proposa que la Société mit à exécution la résolution qu'elle avait prise dés le 27 Février et le 25 Octobre 1856 d'éditer un Annuaire en langue suédoise et, à cet effet, qu'elle instituát trois prix an- nuels de 150 Rdr. Rmt., un pour chacune des trois sections de la Société, afin de récompenser les meilleurs mémoires remis à la Compagnie et jugés dignes d’être insérés dans l'Annuaire aussi bien que dans les Acta. Aprés que le trésorier eut déclaré que la caisse de la Société possédait les fonds nécessaires, la Compagnie adopta avec plaisir la proposition

de son Praeses.

10 O. Gras,

» 10. Son Altesse Royale daigna ensuite informer la Compagnie qu'Elle allouait une somme annuelle de 300 Rdr. Rmt., afin de fonder un prix double à décerner au meilleur mémoire qui, sans égard à la section, serait remis à la Société Royale des Sciences pour être inséré dans les Acta ou dans l'Annuaire. Les membres de la Compagnie ex- primérent à Son Altesse leur trés-respectueuse reconnaissance de cette munificence.

»§ 12. M. le Gouverneur, baron ROBERT von KRÆMER, annonça également à la Société que pour augmenter la fondation établie par ses donations précédentes pour la publication de l'Annuaire suédois, il faisait encore don de 300 Rdr. Rmt. par an. La Compagnie exprima à M. le baron VON KRÆMER sa vive gratitude de cette nouvelle preuve de libéralité et de bienveillance envers la Société Royale des Sciences.»

Les prix de la Société Royale des Sciences sont done actuellement les suivants:

le prix du prince Oscar Frépéric, due d'Ostrogothie, s'élevant à 300 couronnes par an,

et les trois prix particuliers de la Société Royale des Sciences, mon- tant à 150 couronnes chacun, un pour chacune des trois classes de la Compagnie, qu'elle a alloués sur ses propres fonds pour être décernés annuellement, en outre des honoraires accordés pour la rédaction, aux meilleurs mémoires scientifiques dont elle a approuvé l'insertion dans ses Acta ou dans son Annuaire’).

1) Voici les termes mêmes du Règlement adopté pour la distribution des prix de la Société Royale des Sciences:

§ 2.

Le prix de 300 Rdr. Rmt. que Son Altesse Royale le duc d’Ostrogothie a daigné fonder pour être accordé annuellement sur sa cassette particulière et de son vivant dans le but ci-dessous indiqué, et les trois prix de 150 Rdr. Rmt. que la Société a insttués de ses propres fonds, un pour chacune de ses trois classes, sont décernés annuellement en sus des honoraires de rédaction aux meilleurs mémoires scientifiques dont l'insertion dans les Acta ou dans l'Annuaire de la Société a été approuvée.

Les membres de la Société Royale des Sciences ne peuvent pas avoir droit à ces prix.

§ 2.

Les mémoires envoyés au concours doivent étre remis à la Société avant le 15

Avril de chaque année.

Essar SUR LA Soc. DES Sc. D’UPSAL. q1

Le Règlement de la distribution de ces récompenses est entré en vigueur le 28 Mai 1859 et nous donnerons ci-après la liste des auteurs qui ont obtenu depuis lors ces prix, ainsi que le titre des mémoires

couronnés.

$ 5.

Tous les mémoires remis à la Société avant cette époque sont immédiatement renvoyés aux classes auxquelles ils appartiennent, et la section doit faire connaître dans l'intervalle d'un mois et par un rapport motivé et comparatif, quels mémoires lui semblent mériter le prix en premier et en second lieu.

$ 4.

Aprés que la présentation des classes été remise, la Société se réunit en séance pléniére à Ja fin du mois de Mai pour décider des prix. Si la présentation d'une section a été établie à l'unanimité, la Société n'a pas le droit de s'en départir. Si les opinions sont partagées dans la classe, la Société tranche par un vote.

$ 5.

Celui qui est ainsi placé au premier rang obtient le prix, mais la nomination au second rang implique que le mémoire honoré de cette distinction est jugé le plus digne d'entre les autres.

§ 6. En cas qu'aucun mémoire n'ait été remis à lune des classes de la Société dans le délai fixé ou qu’aucun de ceux qui lui sont parvenus ne soit estimé diene du prix q ] 8 p en question, ce prix peut étre réservé pour une autre année ou, avec l'assentiment de la classe auquel il appartient, cédé à une autre section pour qu'elle le décerne. 9

ST Si deux ou plusieurs d'entre les mémoires remis à une classe sont jugés dignes du prix, mais que les ressources de l'année courante ne permettent pas de le leur ac- corder, ils peuvent étre admis au concours de l'année suivante avec ceux qui seront présentés alors. $ 8. Après que la Compagnie aura nommé ses lauréats comme il vient d’être stipulé, Son Altesse Royale le due d'Ostrogothie daigne désigner celui qu'Elle juge digne de recevoir le plus haut prix fondé par Elle. A cet effet, les mémoires des lauréats sont adressés à Son Altesse, s'ils n'ont pas été insérés dans les Acta de la Société, ainsi que les rapports dont ils ont été l'objet dans les différentes classes et le procés- verbal de la séance plénière de la Compagnie, dans lequel il doit toujours être ex- pressément indiqué quels sont, au sentiment de la Société, le ou les mémoires dignes d'étre honorés du plus grand prix de l'année. Si ce prix est décerné à l'un de ces mé- moires et dés que la Compagnie en est informée, la classe auquel ressortit le lauréat doit derechef en discuter la distribution et procéder à cet effet conformément au § 4. Si le grand prix ne doit pas être décerné une année, Son Altesse Royale daigne alors régler comme il Lui semblera utile l'emploi de la somme affectée à Ger PLIK.

1860:

1861:

1863:

1863:

1866:

1875:

1876:

1859:

1860:

O. Gras,

Prix pu PRINCE OSCAR.

au D' Sven Fr. HAMMARSTRAND, pour son mémoire intitulé: Bi- drag till historien om Gustaf IT Adolfs deltagande i trettiodriga kriget ou Matériaux pour servir à l'histoire de la participation de Gustave-Adolphe à la Guerre de Trente ans. Publié dans l'An- nuaire de la Société Royale des Sciences d'Upsal, en 1860;

au D' Tu. M. Fries (Lichenes aretoi Europee Groenlandieque hac- tenus cogniti; Nova Acta, Série III, vol. 3).

partagé entre le D" C. T. OpnwER (Bidrag till svenska Statsförfatt- ningens historia ou Matériaux pour servir à l’histoire de la Consti- tution suédoise, imprimés dans lAnnuaire) et le D' R. THALÉN (Recherches sur les propriétés magnétiques du fer, publiées dans le vol. 4 de la III Série des Nova Acta); -

au D' C. Stän (Monographie des Chrysomélides de, l'Amérique, I et II, dans les Nova Acta, Série III, vol. 4);

au D' R. RUBENSON (Mémoire sur la polarisation de la lumière at- mospherique, Nova Acta, Série III, vol. 5);

au D" P. Tu. OLevE (Om ammoniakaliska platinaforeningar ou Combinaisons ammoniacales du platine; Nova Acta, Série III, vol. 6); au D' L. F. Nisos (Researches on the salts of selenious acid; Nova Acta, Série III, vol. 9);

au D" O. Hammarsten (Untersuchungen über die Faserstoffgerin-

nung, Nova Acta, Série III, vol. 10, 1* fascicule). PRIX PARTICULIERS DE LA SOCIÉTÉ ROYALE.

au D' H. Tu. Dave, pour Omarbetning af DvnaMELs bevis fór Principe des vitesses virtuelles (Preuve refondue du Principe des vitesses virtuelles de DUHAMEL); Annuaire de la Société Royale des Sciences d'Upsal, 1860);

au D" Tn. M. Fries (Monographia stereocaulorum et pilophororum ; Nova Acta, Série III, vol. 2);

au D’ G. Dizixer (Geometrisk kalkyl eller geometriska quantiteters rüknelagar ou Calcul géométrique ou Lois d'opération des quantités

géométriques; Annuaire de la Société Royale, 1861);

1860:

1861:

1862:

1863:

1867:

1868:

1871:

EssAI SUR LA Soc. DES Sc. D'UPsAL. 73

à F. A. Surrr, étudiant (Sur les Ephippies des Daphnées; Nova Acta, Série IIL, vol. 3);

à chacun des Docteurs R. THALÉN et C. T. ODHNER, outre le prix mentionné à la page précédente.

au D' G. DiLLNER comme «gratification» pour son Mémoire: Om bestämmandet af 2:dra gradens linier ou Sur la détermination des courbes du 2” degré; Annuaire de l'Université d'Upsal, 1862.

au D' N. C. KixpsERG (Monographia Lipigonorum; Nova Acta, Série III, vol. 4);

au D" G. DiLLseR comme «ratification» pour le Mémoire intitulé: Theori für ytor af 2:dra graden ou Théorie des surfaces du 2” degré; Annuaire de l'Université, 1867.

au D' H. H. HippEBRANDSSON (Recherches sur la propagation de hydrogène sulfuré à travers des gaz différents; Nova Acta, Série III, vol. 6);

au D' P. Tu. Creve (Försök till en Monografi öfver de svenska arterna af Algfamiljen Zygnemacee ou Essai d'une Monographie des espèces suédoises de la famille d Algues zygnémacées; Nova Acta, Série III, vol. 6);

au D' C. E. Lunpsrrém (Distinction des maxima et des minima dans un probleme isopérimétrique; Nova Acta, Série III, vol. 7); au D' C. F. E. BJÖRLING (Sur la séparation des racines d'équa- tions algébriques; Nova Acta, Série III, vol. 7); ')

au D' N. J. ScuEUTZ (Prodromus Monographie Georum; Nova Acta, Série III, vol. 7); ')

au D' C. A. WESTERLUND (Exposé critique des Mollusques de terre et d'eau douce de la Suède et de la Norvége; Nova Acta, Série JUIG val 8215

au D' M. Fark (On the Integration of partial diferential Equations of the n" order; Nova Acta, Série III, vol. 8);

à P. M. LuNbELL, étudiant (De Desmidiaceis, que im Suecia in-

vente sunt, Observationes criticæ; Nova Acta, Série III, vol. 8);

1) Les honoraires alloués pour la rédaction sont compris dans la récompense.

Nova Acta Reg. Soc. Sc. Ups. Ser. III. 10

74 O. Guas,

1873: à S. Henscnen, étudiant (Études sur le genre Peperomia; Nova

Acta, Série III, vol. 8); 5 1874: au D" V. B. WrrrRock (Prodromus . Monographie Œdogoniearum ; Nova Acta, Série III, vol. 9);

auD' M. Fark, comme honoraires pour son Mémoire: On the inte- gration of partial differential Equations of the n" order with one dependent and two independent variables, comme étant une refonte du Mémoire qu'il avait publié précédemment et que la Société Royale avait déja couronné.

1875: au D' H. H. HinubEBRANDSSON, (Essai sur les Courants supérieurs de

l'atmosphóre; Nova Acta, Série III, vol. 9).

!) Les honoraires alloués pour la rédaction sont compris dans la récompense.

III. TABLEAU DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES ET LISTE DES

ASSOCIATIONS SAVANTES AVEC LESQUELLES ELLE FAIT DES ÉCHANGES

Nous dirons d'abord quel a été à différentes époques le nombre des membres d’après les Statuts; puis, nous verrons l'augmentation con- sidérable des membres ordinaires et la diminution des membres corres- pondants qui ont eu lieu dans ces derniéres années.

Voici comment les patentes royales fixérent sur la proposition de la Société des Sciences le nombre de ses membres:

D’après les statuts sanctionnés par le Roi le 11 Novembre 1726, la Compagnie doit se composer d'un Preses illustris et de 24 membres au plus, non compris le secrétaire. Le président honoraire est nommé par le Roi sur la présentation de la Société.

Le règlement du 15 Janvier 1742 nous rapporte, que «outre les 24 membres ordinaires, la Compagnie doit encore inviter en qualité de membres honoraires quelques-uns des grands seigneurs du royaume, amis des études et disposés aux progrès de la Société des Sciences. La Com- pagnie doit en outre admettre comme membres des savants étrangers, au nombre de 12 au plus, qui correspondent assidfiment avec des socié- taires dans un intérét scientifique.»

Le 22 Décembre 1831, le nombre des membres actifs suédois est porté de 24 à 36, sans compter le secrétaire, et celui des membres étran- gers s'éléve à 30.

Le 27 Mai 1843,les membres se divisent en trois sections, comme nous allons l'indiquer plus bas, et la Société est autorisée à admettre en son sein 18 correspondants étrangers.

Enfin, en 1862, le nombre des membres étrangers ordinaires est porté à 54,

16 O. Gras,

La nécessité de modifier ces statuts se montra bientót et la savante Compagnie en fit part à Sa Majesté dans une supplique qui invoquait les motifs suivants:

Comme le nombre des savants distingués de la Suède quil serait aussi avantageux qu'honorable de compter parmi les membres de la Société Royale s'était sensiblement accru ces derniéres années et comme la Compagnie n'avait qu'à gagner en s'adjoignant plus largement quelle n'avait pu le faire jusqu'à présent les forces qui se trouvent à l'Université d'Upsal, la Société des Sciences regardait comme désirable d'augmenter le nombre des membres indigènes. Relativement aux étran- gers, la Compagnie, trouvant qu'en plus d'un cas il était fort difficile de tracer une limite entre les qualités requises pour ¢tre élu membre ordi- naire ou correspondant, considérait comme peu utile une classe spéciale de membres correspondants; aussi demandait-elle que cette catégorie füt abolie au fur et à mesure des vacances et remplacée par un nombre équivalent de membres ordinaires.

Ce projet de réglement de l'élection des membres fut sanctionné par Sa Majesté le Roi Oscar II le 6 Decembre 1872; il statue entre autres que «la Société Royale des Sciences se compose de 50 membres ordi- naires suédois, de 100 étrangers et d'un nombre indéterminé de membres honoraires;

»les membres ordinaires de la Société Royale des Sciences sont répartis en trois sections, savoir:

»1° la classe des sciences physiques et mathématiques, qui comprend 20 membres suédois et 40 étrangers;

»2° la classe des sciences naturelles et médicales, qui compte 20 membres suédois et 40 étrangers;

»3° la classe d'histoire et d'archéologie, qui comprend 10 membres

suédois et 20 étrangers*).»

1) Ce nouveau Règlement pour l'élection des membres de la Société Royale renferme en outre les dispositions suivantes:

«$ 9. Lorsqu'une vacance se présente dans une section, le secrétaire invite les membres de cette classe demeurant à Upsal à présenter de nouveaux candidats et la Société réunie en élit